HANNA, JAMES GODFREY, orfèvre, homme d’affaires, officier de milice et seigneur, baptisé le 9 novembre 1788 à Québec, fils de James G. Hanna* et d’Elizabeth Saul ; le 25 octobre 1812, il épousa Margaret Roberts Eckart, et ils eurent quatre filles ; décédé le 19 décembre 1851 dans la seigneurie Saint-Charles-de-la-Belle-Alliance, Bas-Canada.
Venant de Dublin, le père de James Godfrey Hanna arriva à Québec vers 1763, et, deux ans plus tard, il était établi comme horloger, orfèvre et marchand à « l’enseigne de l’Aigle et de la Montre », au 15, rue de la Fabrique. Il y prépara James Godfrey à suivre ses traces comme artisan et marchand, le prit comme associé en 1803 et se retira graduellement de l’entreprise. Après sa mort en 1807, James Godfrey maintint l’entreprise dans la voie établie par son père. Il importa d’Angleterre des bijoux, des couverts, des ustensiles plaqués, du métal anglais, des horloges et des montres, des attirails de pêche, des pistolets, des pesettes et une grande quantité d’articles à la mode, ainsi que des marchandises de toutes sortes en consignation. De plus, il fabriqua des objets en or et en argent, répara des horloges et des montres et acheta de l’or, de l’argent et du cuivre.
Hanna manifesta un grand intérêt pour les affaires communautaires. Il fut nommé lieutenant dans le bataillon de milice de l’île d’Orléans et, pendant la guerre de 1812, il servit comme adjudant-major sous les ordres du lieutenant-colonel Jacques Voyer*. En avril 1813, il fut élu au comité de la Société du feu de Québec et, le même mois, il souscrivit à la Loyal and Patriotic Society of the Province of Lower Canada.
En 1815, le commerce de Hanna était assez florissant pour qu’il fasse paraître une annonce, apparemment sans succès, pour trouver deux apprentis en orfèvrerie. L’année suivante, il exploitait une deuxième boutique au 16, rue de la Montagne. Il s’associa avec l’orfèvre François Delagrave de Québec afin, peut-être, d’avoir quelqu’un qui pourrait l’aider à gérer ses deux magasins, mais aussi pour lui permettre de consacrer plus de temps à d’autres affaires. Hanna possédait des propriétés à Trois-Rivières, à Rivière-du-Loup et à Kamouraska. En 1816–1817, il commença à acheter et à vendre des biens immobiliers à Québec, dans le faubourg Saint-Roch et dans la rue Saint-Jean, mais il ne semble pas en avoir retiré des profits élevés. De plus, il était propriétaire, rue Saint-Jean, d’une carrière qu’il loua en 1817. Hanna commença aussi à mettre en valeur la seigneurie Saint-Charles-de-la-Belle-Alliance, en Beauce, que sa femme avait reçue en héritage de son père. En 1817, il acheta 3 000 acres dans cette région, probablement près de cette seigneurie. La même année, il annonça son intention d’adresser une pétition à la chambre d’Assemblée pour obtenir le droit de construire un pont à péage sur la rivière Famine, dans la paroisse Saint-François (à Beauceville).
Au début de 1818 Hanna fit faillite, ce qui mit fin à son association avec Delagrave et l’obligea à abandonner ses autres projets. En février, Louis Gauvreau*, John Reinhart et Anthony Anderson, qui avaient été élus syndics, demandèrent que soient réglées toutes les sommes dues à Hanna, qui semble avoir fait une faillite personnelle. Le shérif vendit le stock de Hanna le 4 mai. Plus tard ce mois-là, la Gazette de Québec annonça la vente aux enchères, en septembre, de certaines de ses propriétés, dont une maison de deux étages et une autre de trois étages situées rue de la Fabrique, deux lots bâtis, un terrain rue de la Montagne, dans la basse ville, et deux terrains dans le faubourg Saint-Roch. Tout devait être vendu à la requête de Samuel Dumas, marchand montréalais à qui Hanna avait emprunté £1 100 au début de 1816. Le 23 décembre 1819, le shérif annonçait la vente imminente de deux nouvelles propriétés que Hanna possédait à Kamouraska et dans la seigneurie de la Rivière-du-Loup, cette fois-ci pour satisfaire les revendications d’un marchand de Kamouraska, Jean-Baptiste Chamberland. Les saisies et les ventes publiques des propriétés de Hanna s’arrêtèrent là, mais sa faillite avait mis un terme à plus de 50 ans d’activité familiale dans le domaine de l’orfèvrerie à Québec. Parmi les rares œuvres qui restent et qu’on a identifiées comme étant de sa main ou faites en association avec Delagrave, il y a une tabatière, des cuillers à soupe et à dessert et une brochette.
James Godfrey Hanna quitta probablement Québec peu après sa faillite. Il s’établit dans la propriété de sa femme, en Beauce, où il essaya de mener la vie d’un seigneur. Il semble avoir fait venir de nombreux colons d’Angleterre ou du nord de l’Irlande vers 1820 afin de coloniser la seigneurie. L’entreprise se révéla coûteuse et peu rentable, puisque beaucoup de colons allèrent se fixer dans d’autres régions. En 1825, il y avait cependant quelque 25 familles, venues du nord de l’Irlande, qui étaient installées dans la région et fabriquaient du drap et du fil à coudre. Cette année-là, elles vendirent 700 verges de toile de bonne qualité sur le marché de Québec et prévoyaient en produire 1 500 verges l’année suivante. On ne sait rien d’autre sur la seigneurie ou sur la vie de Hanna à Saint-Charles-de-la-Belle-Alliance. Il semble y avoir habité jusqu’à sa mort en 1851.
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John E. Langdon, « HANNA, JAMES GODFREY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 23 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/hanna_james_godfrey_8F.html.
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Auteur de l'article: | John E. Langdon |
Titre de l'article: | HANNA, JAMES GODFREY |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 23 déc. 2024 |