GUYART DE FLEURY, JEAN-BAPTISTE, soldat, huissier, notaire royal, né vers 1719 à Seignelay (dép. de l’Yonne, France), fils de Jean-Baptiste Guyart et d’Anne Gigou, décédé à une date et dans un lieu inconnus.
Jean-Baptiste Guyart vint en Nouvelle-France comme soldat ; le 7 janvier 1740, il épousait à Montréal Élisabeth Jobin. Le 20 février de l’année suivante, il présentait une requête pour obtenir le poste d’huissier ; plus tard il agit comme procureur postulant. En 1745, il fut compromis avec Jean Eymard, écrivain du roi, dans une obscure affaire de destruction de dossier judiciaire : sa carrière montréalaise se termina ainsi brusquement.
Le 29 avril 1746, Guyart, établi à Québec depuis quelque temps, demandait à François Daine, lieutenant général civil et criminel de la Prévôté de Québec, la reconnaissance de sa commission d’huissier, « désirant jouir des prérogatives attribuées au dit office, ce qu’il ne peut faire sans qu’au préalable il n’ait été installé et mis en possession du dit office ». Le lendemain, lors de l’information de vie et mœurs, il fut reconnu pour un honnête homme, sans qu’il ait été fait mention de l’affaire de 1745. On lui accorda alors le poste sollicité et il fut reçu le 3 mai 1746.
Quelques mois plus tard, on accusa Guyart de fabrication de fausses ordonnances : on se rendit la nuit du 15 au 16 septembre à son domicile de la rue Couillard à Québec pour l’appréhender. À cinq heures du matin, le lendemain, il se constituait prisonnier. Au cours du procès qui suivit, il fut longuement question d’un voyage fait sans permission à Montréal, pour se faire payer une dette – du moins c’est ce qu’il affirma. Une dizaine de témoins furent convoqués et déposèrent dans cette affaire qui n’affecta en rien la carrière de l’accusé.
Quelques années plus tard, le 8 janvier 1754, Guyart obtint de l’intendant François Bigot* une commission de notaire pour exercer dans les paroisses de la rive nord du gouvernement de Québec, depuis Pointe-aux-Trembles (Neuville) jusqu’à la seigneurie de Sainte-Anne-de-la-Pérade ; quelques semaines après, le 20 février, il était nommé juge seigneurial de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Presque au même moment, Guyart réclama un territoire plus étendu, alléguant que celui qui lui avait été assigné par sa commission du 8 janvier était trop restreint et que la clientèle trop peu nombreuse ne lui permettait pas de subsister avec sa famille. Il obtint alors la permission d’instrumenter sur la rive sud, de Saint-Nicolas jusqu’à Lotbinière, remplaçant le notaire Jean-Baptiste Chorest, décédé. De plus, le 12 avril 1758, on lui permit d’exercer comme notaire à Saint-Augustin (Saint-Augustin-de-Québec).
En 1761, il quitta la colonie, peu de temps après avoir reçu de James Murray*, le 29 décembre 1760, une commission pour exercer comme notaire depuis Cap-Santé jusqu’aux Grondines et sur la côte sud vis-à-vis Cap-Santé. On perd alors sa trace. Jean-Baptiste Guyart eut six enfants dont cinq moururent en bas âge.
ANQ, Greffe de J.-B. Guyart de Fleury, 1754–1761 ; NF, Coll. de pièces jud. et not., 1 446, 2 116 ; NF, Ord. int., XL ; XLII.— P.-G. Roy, Inv. ins. Prév. Québec, II : 61 ; Inv. ord. int., III : 42, 80, 83, 182, 194, 207.— Tanguay, Dictionnaire.— É.-Z. Massicotte, Les huissiers de Montréal sous le régime français, BRH, XXXII (1926) : 89s.
Louis-Philippe Audet, « GUYART DE FLEURY, JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/guyart_de_fleury_jean_baptiste_3F.html.
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Auteur de l'article: | Louis-Philippe Audet |
Titre de l'article: | GUYART DE FLEURY, JEAN-BAPTISTE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |