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EATON, DANIEL ISAAC VERNON, ingénieur civil, arpenteur et officier, né le 19 septembre 1869 à Salmon River, Nouvelle-Écosse, fils de James Killer Eaton, ingénieur civil, et d’Ann (Anna) King Pitblado ; le 7 décembre 1898, il épousa à Fredericton Myra Fitz Randolph, fille d’Archibald Drummond Fitz Randolph*, et ils eurent deux filles ; décédé le 11 avril 1917 près de la crête de Vimy, France.
Daniel Isaac Vernon Eaton naquit et grandit près de Truro, en Nouvelle-Écosse. Il étudia dans des écoles publiques de la région et à la Colchester Academy. Intéressé par la profession de son père, le génie, il travailla pour la Newfoundland Railway Company en 1889–1890 et, apparemment sans avoir fait d’études dans cette discipline, fut engagé par la Commission géologique du Canada à l’été de 1890.
Durant six ans, Eaton fit des levés géologiques, de la topographie et de l’exploration. De 1893 à 1895, il assista le géologue Albert Peter Low* dans la réalisation d’un ambitieux projet : une étude complète de la péninsule du Labrador. Il dressa des cartes, nota des observations météorologiques et rédigea de longues sections du rapport final. Bien que son avenir ait paru assuré, il démissionna de la commission le 20 juillet 1896 pour entreprendre une carrière militaire, ce dont il rêvait depuis longtemps.
Eaton avait appartenu à la milice dès 1887, à l’époque où il était encore en Nouvelle-Écosse. Le goût de s’y enrôler le reprit après son installation à Ottawa ; en 1892, il entra dans l’Ottawa Field Battery à titre de lieutenant en second. Promu lieutenant en 1894, il devint capitaine en février 1896 et major quatre mois plus tard. Sa promotion au grade de lieutenant dans l’armée permanente fut annoncée officiellement en juillet, peu avant sa démission de la Commission géologique.
La guerre des Boers donna à bien des officiers canadiens, dont Eaton, l’occasion de participer à des campagnes militaires et, surtout, de se faire des relations. Il s’en alla outre-mer pour la première fois en janvier 1900 en tant que membre de la Royal Canadian Artillery. Commandant en second de la D Battery, il fut détaché pour service spécial à Mafeking, en Afrique du Sud, auprès du major-général Robert Stephenson Smyth Baden-Powell, en juin et juillet 1900. De retour au Canada en janvier 1901, il s’empressa d’offrir à nouveau ses services l’année suivante, quand l’envoi d’un autre contingent fut nécessaire. Il arriva en Afrique du Sud après la déclaration de paix, le 31 mai ; il était alors commandant en second du lieutenant-colonel Victor Arthur Seymour Williams*, du 3rd Canadian Mounted Rifles. Il reçut la Queen’s South Africa Medal avec trois agrafes pour services rendus pendant la guerre et fut promu capitaine en juillet 1902.
La guerre des Boers avait été une bonne école pour Eaton et elle déterminerait la suite de sa carrière militaire. Ayant reconnu en lui un homme diligent et travailleur, le feld-maréchal lord Roberts le fit entrer en 1902 au Staff College de Camberley, en Angleterre. Eaton devint ainsi le premier officier colonial à être admis dans cet établissement. À son retour au Canada, trois ans plus tard, il avait le grade de major et, le 1er juillet 1905, il fut nommé directeur adjoint des opérations et des fonctions d’état-major au département de la Milice et de la Défense à Ottawa. Au printemps de 1908, on lui confia la direction de l’instruction militaire. Il reprit du service régimentaire en janvier 1911 à titre de commandant de la B Battery de la Royal Canadian Horse Artillery à Kingston, en Ontario.
L’éclatement de la Première Guerre mondiale en 1914 donna à Eaton l’occasion de servir à nouveau outre-mer. Il s’enrôla dans le Cotes expéditionnaire canadien en janvier 1915 ; dès juillet, il commandait la B Battery en France. Retourné en Angleterre en mars 1916 pour prendre le commandement de la 8th Brigade de la Canadian Field Artillery, il assuma peu après, à titre temporaire, le commandement de la 3rd Divisional Artillery. Promu lieutenant-colonel en mai, il conduisit la 8th Brigade en France en juillet et, quelques jours plus tard, participa à des opérations sur le saillant d’Ypres (leper, Belgique). Le 8 avril 1917, sa brigade s’apprêtait à prendre part au bombardement de la crête de Vimy, en France. Tôt dans la soirée, pendant qu’il visitait ses batteries près de la ferme Berthonval, une rafale ennemie le blessa grièvement à l’abdomen. Il succomba à ses blessures trois jours plus tard et fut inhumé dans l’agrandissement du cimetière communal de Barlin.
Daniel Isaac Vernon Eaton était un grand et bel homme aux yeux gris acier et au teint sombre. Très fier de ses origines familiales, il s’était fait tatouer, sur le bras droit, l’emblème des Eaton. Il fut cité deux fois pour bravoure et service distingué en campagne. Sous bien des rapports, il incarnait ce que représentait un soldat de métier au Canada entre les années 1890 et la guerre de 1914. Il eut l’occasion de recevoir une formation et de faire du service actif, se tailla une carrière prometteuse en acquérant de l’expérience dans l’artillerie et en y parvenant à un grade d’officier supérieur, mais mourut à la veille du plus grand exploit militaire réalisé par des Canadiens pendant la Grande Guerre.
AN, RG 9, III, 8th Brigade, Canadian Field Artillery, war diary, 1er–12 avril 1917 ; RG 150, Acc. 1992–93/166.— Canada, ministère de la Défense nationale, Quartier général de la défense nationale, Dir. du service hist. (Ottawa), Doc.000.8 (D55).— Daily British Whig (Kingston, Ontario), 14 avril 1917.— Truro Daily News (Truro, N.-É.), 17 avril 1917.— Canada, dép. de la Milice et de la Défense, Militia list (Ottawa), 1903, 1911, avril 1913, janv. 1916 ; Parl., Doc. de la session, 1891–1897, rapports du vérificateur général, 1890/1891–1896/1897.— Canada Gazette, janv.–juin 1892 : 2140 ; juill.–déc. 1896 : 211 ; janv.–juin 1902 : 2565 ; juill.–déc. 1902 : 723 ; juill.–déc. 1905 : 278.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— Commission géologique du Canada, Annual report (Ottawa), nouv. sér., 8 (1895)–9 (1896).— A. W. H. Eaton, The Eaton family of Nova Scotia, 1760–1929 (Cambridge, Mass., 1929).— G. W. L. Nicholson, The gunners of Canada ; the history of the Royal Regiment of Canadian Artillery (2 vol., Toronto, 1967–1972).— Morris Zaslow, Reading the rocks : the story of the Geological Survey of Canada, 1842–1972 (Toronto et Ottawa, 1975).
Glenn Wright, « EATON, DANIEL ISAAC VERNON », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/eaton_daniel_isaac_vernon_14F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/eaton_daniel_isaac_vernon_14F.html |
Auteur de l'article: | Glenn Wright |
Titre de l'article: | EATON, DANIEL ISAAC VERNON |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
Date de consultation: | 20 déc. 2024 |