DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

DUBOIS, JEAN-FRANÇOIS, dit frère Aphraates, membre de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes, éducateur, administrateur scolaire et auteur, né le 30 octobre 1822 à Coullemelle, diocèse d’Amiens, France, fils de Jean-Baptiste Dubois et de Marie-Anne Lepage ; décédé le 3 mai 1901 à Paris.

Entré au noviciat de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes à Paris en mars 1844, Jean-François Dubois en sort en février 1845 pour devenir instituteur à Beauvais, puis à Aniane et à Gap. Il prononce ses premiers vœux triennaux en 1847 et ses vœux perpétuels en 1851. En septembre 1851, il devient directeur à Aimargues et, en octobre 1852, procureur à Marseille.

La carrière américaine du frère Aphraates commence à Baltimore, au Maryland, où il est directeur du Calvert Hall pendant quatre ans (1853–1857). À l’automne de 1857, il fonde le collège Rock Hill, à Ellicott City, à quelques milles de Baltimore ; de sa propre initiative, mais avec l’agrément du frère visiteur Facile, il y instaure l’enseignement du latin malgré les règlements contraires de l’Institut des Frères des écoles chrétiennes.

En juin 1861, les supérieurs du frère Aphraates l’envoient à Québec pour prendre la direction de la communauté qui est logée depuis 1843 à l’école des Glacis et qui assure, en plus, des classes dans les quartiers Saint-Roch et Saint-Jean (Saint-Jean-Baptiste). Le frère Aphraates s’affirme rapidement dans le milieu québécois. Dès 1862, il seconde une initiative du curé de la cathédrale Notre-Dame, l’abbé Joseph Auclair*, et il accepte d’ouvrir, en septembre, une académie commerciale anglaise, qui deviendra l’Académie commerciale de Québec et où il y aura également, dès le début presque, des classes françaises. Loin de se contenter du succès rapide de l’établissement, il veille à améliorer constamment le programme et les cours. En 1875, par exemple, il obtient de fortes sommes du gouvernement – 2 500 $ pour des cabinets de physique et de chimie et une subvention annuelle de 1 000 $ pour les professeurs – et il inaugure un enseignement artistique et scientifique. Il fait venir de Paris un spécialiste du dessin et confie les cours de physique et de chimie à l’abbé Joseph-Clovis-Kemner Laflamme. Quelques années plus tard, des frères formés par ces professeurs se chargent de cet enseignement.

En complément de ces réformes, le frère Aphraates projette, en 1880, d’offrir à l’académie un cours polytechnique, dont l’idée est dans l’air depuis quelque temps et que l’on a mis sur pied sept ans plus tôt à l’académie du Plateau, à Montréal [V. Urgel-Eugène Archambeault]. Malgré l’appui du consul général de France à Québec, qui promet un excellent professeur de minéralogie, et celui de tous les journaux de la région, du clergé et de la population en général, en dépit même d’un chaleureux plaidoyer du frère visiteur provincial Réticius [Louis Gonnet*], il ne réussit pas à convaincre le conseil du Régime de Paris, qui par deux fois met son veto à cause de « l’impossibilité absolue de fournir le personnel nécessaire à un établissement de cette importance ».

Le frère Aphraates exige des frères qu’il dirige une formation continue qu’il facilite en donnant lui-même des leçons et en organisant des cours de toutes sortes, les fins de semaine ou pendant les vacances. Il entreprend aussi la publication de nombreux manuels classiques, en français et en anglais, sur l’arithmétique, l’histoire, la grammaire et la littérature. Il compose également un recueil de chants sacrés, un manuel de piété et un traité pratique sur la dévotion au Sacré-Cœur. Il a laissé à Québec le souvenir d’un « maître en pédagogie » et même le sévère frère visiteur provincial Armin-Victor doit reconnaître que « nulle communauté n’est plus en vue que celle-ci [l’Académie commerciale de Québec], à cause du f. Aphraates, son directeur ».

En tant que directeur, le frère Aphraates s’avère compréhensif, plein de douceur et de patience ; il n’aime pas régenter, ce qui entraîne parfois, aux yeux de certains, un relâchement de la discipline religieuse dans sa communauté. Ses contemporains qualifient sa piété de solide et d’admirable, « quoique peu expansive » ; de même notent-ils, comme vertu dominante, le « zèle ardent pour la gloire de Dieu » et de l’institut. Son choix à titre de délégué du district de Montréal aux chapitres généraux de 1873 et de 1875 à Paris montre bien dans quelle estime ses confrères le tiennent.

Jean-François Dubois, dit frère Aphraates, demeure à Québec de 1861 à 1884, sauf pendant quelques mois (août-novembre) en 1862, où ses supérieurs l’envoient à New York. En août 1884, il quitte à regret sa chère académie pour devenir directeur de la communauté de la Sainte-Famille (dite des Anciens) à Montréal, qui regroupe les frères âgés et malades. Deux ans après, il passe quelques mois à Manchester, en Angleterre, avant de diriger les communautés de Kildare (république d’Irlande) et de la St Joseph’s Academy de Londres jusqu’en 1888. À partir de ce moment, il remplit la tâche de secrétaire auprès des visiteurs à Manhattanville (New York) et à Castletown (république d’Irlande) et des assistants pour l’Amérique du Nord. Installé définitivement à la maison mère de Paris à partir de 1891, il ajoute à sa fonction principale des travaux de traduction et des leçons d’anglais aux frères. Quelques mois avant sa mort, « la caducité de l’âge et les infirmités » le confinent à l’infirmerie. C’est là qu’il s’éteint le 3 mai 1901.

Nive Voisine

Arch. des Frères des écoles chrétiennes, District de Montréal (Laval, Québec), Fiches du personnel.— Arch. des Frères des écoles chrétiennes, District de Québec (Québec), Académie de Québec ; les Glacis.— Arch. des Frères des écoles chrétiennes, Maison généralice (Rome), Administration centrale de l’institut, procure générale près le Saint-Siège, la question du latin, F. Réticius, « la Question du latin aux États-Unis [...] », 1907 ; Administration générale de l’institut, reg. des délibérations du conseil du Régime commencé en janv. 1856 ; District de Montréal ; District de Québec, communauté, Académie de Québec.— « F. Aphraates », Institut des Frères des écoles chrétiennes, Notices nécrologiques trimestrielles (Paris), 496 (avril–juin 1901) : 314–325.— L’Œuvre d’un siècle ; les Frères des écoles chrétiennes au Canada (Montréal, 1937).— Nive Voisine, les Frères des écoles chrétiennes au Canada (1 vol. paru, Québec, 1987–  ).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Nive Voisine, « DUBOIS, JEAN-FRANÇOIS, frère Aphraates », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 29 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/dubois_jean_francois_13F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/dubois_jean_francois_13F.html
Auteur de l'article:    Nive Voisine
Titre de l'article:    DUBOIS, JEAN-FRANÇOIS, frère Aphraates
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    29 mars 2024