DORION, JACQUES, médecin, député, patriote, né à Québec, vers 1797, fils de Pierre Dorion, boucher, et de Jane Clarke, décédé à Saint-Ours, comté de Richelieu, le 29 décembre 1877.
Les érudits font naître Jacques Dorion vers 1797, quoiqu’on ne trouve inscrit sur les registres de la paroisse Notre-Dame de Québec qu’un seul fils de Pierre, né le 18 septembre 1796 et baptisé sous le prénom de Pierre. Jacques commence ses études au petit séminaire de Québec en 1810 et les abandonne en 1816, après sa classe de troisième, comme il arrivait fréquemment à l’époque. La tradition écrite veut qu’il ait fait ses études de médecine à Paris sous Guillaume Dupuytren et Marie-François-Xavier Bichat, mais son nom n’apparaît ni au livre des inscriptions ni au catalogue des docteurs en médecine de la faculté. Il est sans doute l’un des 15 Canadiens étudiant la médecine à Paris entre 1816 et 1822. Rentré au Canada, il s’installe à Saint-Ours où il exerce sa profession avec compétence et dévouement pendant plus de 55 ans. En 1835, il fonde la Société Saint-Jean-Baptiste de Saint-Ours.
Député du comté de Richelieu du 26 octobre 1830 au 27 mars 1838, il s’associe aux Patriotes, participant à la grande assemblée des six comtés, signant les Quatre-vingt-douze résolutions et prenant une part active à la rébellion de 1837. Arrêté le 12 décembre pour haute trahison par le shérif Édouard-Louis-Antoine Juchereau Duchesnay, il est emprisonné à Montréal pendant que Charles Stephen Gore* fait piller sa maison. Dorion est accusé d’avoir fait tirer sur le vapeur Varennes entre Saint-Denis et Saint-Ours, bateau qui aurait apporté du ravitaillement aux troupes de Gore. Grâce à l’influence de ses amis, notamment de François-Roch de Saint-Ours, shérif de Montréal et cousin de sa femme, il est libéré le 3 mars 1838 après avoir versé un cautionnement de £1 000.
Jacques Dorion présente un bel exemple d’ascension sociale au xixe siècle. Fils de boucher, il peut faire des études classiques et même se rendre en France apprendre la médecine. Établi dans la riche région du Richelieu, il épouse, le 30 janvier 184, Catherine-Louise Lovell, nièce du seigneur Charles-Louis-Roch de Saint-Ours*, se fait élire député et conduit ses enfants au sommet de la hiérarchie sociale et professionnelle. En effet, Edmond-Jacques fut médecin et journaliste ; Eugène-Philippe, chef des traducteurs français aux Communes ; Joseph-Adolphe, marié à Henriette-Amélie de Saint-Ours, fut notaire, coroner, juge de paix, député et conseiller législatif ; Charles fut avocat à Sorel et juge de district.
Archives de l’université de Paris, Faculté de médecine, Catalogue des docteurs en médecine, I ; Faculté de médecine, Registre des inscriptions, 1816–1822.— Archives paroissiales de Notre-Dame (Québec), Registres des baptêmes, mariages et sépultures, 1795–1796, 1797–1798, 1799–1800.— ASQ, Fichier des anciens du séminaire ; Séminaire, CIII : 56, 61 ; Séminaire, CIV : 3, 6.— Desjardins, Guide parlementaire.— [Azarie Couillard-Després], Histoire de la seigneurie de Saint-Ours (2 vol., Montréal, 1915–1917), II : 285–294.— Fauteux, Patriotes, 217s.— [L.-O. David], Les hommes de 37–38, le Dr Jacques Dorion, L’Opinion publique (Montréal), 7 févr. 1878.
Claude Galarneau, « DORION, JACQUES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 21 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/dorion_jacques_10F.html.
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Auteur de l'article: | Claude Galarneau |
Titre de l'article: | DORION, JACQUES |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 21 nov. 2024 |