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DAVIS, MATHILDA, institutrice, née vers 1820, dans la paroisse de St Andrews, colonie de la Rivière-Rouge, fille de John Davis, agent retraité de la Hudson’s Bay Company, inhumée à St Andrews, Man., le 10 décembre 1873.
Les parents de Mathilda Davis l’envoyèrent en Angleterre poursuivre ses études et, à son retour, elle consacra sa vie à l’enseignement des jeunes filles de la Rivière-Rouge. Avant l’ouverture de son école à St Andrews, les colons et les familles des employés de la Hudson’s Bay Company se voyaient dans l’obligation de faire étudier leurs filles en Angleterre. Grâce aux efforts de citoyens influents, de familles des employés et de John Bunn*, médecin de la compagnie, on ouvrit, vers 1840, à la Rivière-Rouge une école pour jeunes filles ; Mathilda y était l’institutrice. La compagnie fournissait une certaine aide financière et les frais de scolarité et de pension se répartissaient comme suit : pension complète et cours d’anglais, de français et de musique, $132 par an ; pension à la semaine et cours, $105 ; demi-pension, $50.
Au début, l’école était installée à St Andrews dans une maison de bois appartenant au frère de Mathilda, qui était au service de la compagnie à Lower Fort Garry (Winnipeg). Vers 1858, une maison de pierre (qui existe toujours) fut érigée devant l’école pour loger le personnel et les élèves ; ces dernières étaient au nombre de 40 vers le milieu des années 50.
Quelques lettres d’élèves à leurs parents de la Rivière-Rouge ont été conservées. On y apprend qu’elles « aimaient beaucoup l’école, en particulier, la géographie, la musique et le français » et qu’elles utilisaient l’History of England de Pinnock et le dictionnaire de Reid, puisqu’elles demandaient à leurs parents de leur apporter ces livres lors d’une prochaine visite à l’école. Outre la musique, les élèves suivaient des cours de danse et de dessin.
Mathilda Davis était aidée dans son enseignement par plusieurs femmes éminentes de la colonie et par sa sœur, Nancy, décédée en 1893. En plus d’enseigner, celle-ci se chargeait d’une partie des dures tâches ménagères, qui exigeaient qu’on se levât à quatre heures chaque matin pour allumer le poêle, faire la provision d’eau et traire les vaches.
La mort de Mathilda Davis suivit de près la formation et l’organisation de la province du Manitoba. L’enseignement se trouva alors à relever surtout des autorités religieuses, catholiques et protestantes. Mais dans l’ancienne colonie de la Rivière-Rouge, on n’oublia pas le nom de Mathilda Davis ni son œuvre de pionnière dans une activité qu’elle appréciait à sa valeur, l’enseignement des jeunes filles.
PAM, Church of England registers, St Andrews Church, sépultures, 1870–1884, no 154 ; Miss Davis’ school, Correspondence, accounts and miscellaneous papers, 1837–1876 ; Miss Davis’ school, Note books, 1840–1872 ; Red River Settlement, Red River Census, 1870, no 1 125, 1 127 ; Red River Settlement, Samuel Taylor diary, II ; Alexander Ross family papers, 284, 474, 476, 477.— W. J. Healy, Women of Red River ; being a book written down from the recollections of women surviving from the Red River era (Winnipeg, 1923), 159.— Lillian Gibbons, Early Red River homes, Papers of the HSSM, 3e sér., [no 2] (1945–1946) : 26–42.
Marjorie G. Morley, « DAVIS, MATHILDA », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/davis_mathilda_10F.html.
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Auteur de l'article: | Marjorie G. Morley |
Titre de l'article: | DAVIS, MATHILDA |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 20 déc. 2024 |