COTTON, MICHEL, cordonnier, orfèvre, né à Québec le 1er juillet 1700, fils de Barthélemy Cotton, marchand orfèvre, et de Jeanne Le Rouge, décédé après 1747.
La diversité des occupations étant chose courante chez les artisans du xviiie siècle, il n’est pas étonnant de constater que Michel Cotton pratiqua tour à tour les métiers de cordonnier et d’orfèvre. Deux contrats passés devant le notaire Jean-Étienne Dubreuil* nous apprennent que le maître cordonnier Michel Cotton accepta de prendre en apprentissage Julien Ducharme, le 16 mars 1721, et François Potevin, le 17 novembre 1722. Cotton voulut toutefois, en 1724, acquérir une nouvelle spécialité. Cette décision lui attira une poursuite en justice, sa nouvelle occupation ne lui permettant plus de continuer l’apprentissage en cordonnerie qu’il s’était engagé à donner à « un nommé Dumoulin ». Malgré cet obstacle, Cotton devint l’apprenti du maître orfèvre François Chambellan, comme nous l’apprend un contrat passé le 31 mars 1724 devant le notaire Dubreuil.
En 1726, Michel Cotton, qui habitait toujours Québec, se présentait comme « orfèvre en cette ville ». Cette même année, le 28 octobre, il signait son contrat de mariage avec Françoise Gagnon, de Château-Richer. Michel Cotton ne devait pas rester à Québec. C’est probablement la clientèle limitée de sa ville natale qui le força en 1731 à déménager à Montréal. En 1732, il livrait un encensoir à la paroisse Saint-Charles-de-Lachenaie, et, l’année suivante, il s’obligeait par contrat à enseigner l’orfèvrerie à Jean-Baptiste Serré. Ce contrat fut résilié au bout de quelques semaines mais, en 1734, Cotton engageait un nouvel apprenti pour une durée de trois ans. Toujours à Montréal, en 1737, il louait à bail pour un an une maison rue Saint-Paul. La fin de ce bail correspond probablement au retour de Cotton à Québec où il continua d’exercer son métier. De 1739 à 1747, un grand nombre de documents le désignent comme « orfèvre, demeurant à Québec ». Après cette période, ses activités nous sont inconnues.
Le Musée du Québec possède un gobelet et une cuiller à potage de l’orfèvre Cotton. D’autres pièces, toutes en argent massif, sont conservées dans divers endroits du Québec et portent également le poinçon de Cotton formé des lettres MC, ses initiales, surmontées d’une fleur de lys.
ANDQ, Registres des baptêmes, mariages et sépultures, 2 juill. 1700.— ANQ, Greffe de J.-É. Dubreuil, 16 mars 1721, 17 nov. 1722, 31 mars 1724, 19 déc. 1726 ; Greffe de J.-N. Pinguet de Vaucour, 28 oct. 1726.— ANQ-M, Greffe de J.-B. Adhémar, 7, 21 avril 1733 ; Greffe de F.-M. Lepailleur, 4 sept. 1734, 7 janv. 1735, 8 mai 1737.— Archives paroissiales de Saint-Charles (Lachenaie Québec), Livres de comptes, I, 1725–1739.— IOA, Dossier Cotton.— P.-G. Roy, Inv. coll. pièces jud. et not., I : 71, 135 ; II : 333 ; Inv. jug. et délib., 1717–1760, III : 213 ; IV :127 ; V : 10.— Tanguay, Dictionnaire.— Marius Barbeau, Maîtres artisans de chez-nous (Montréal, [1942]), 34.— Langdon, Canadian silversmiths.— Gérard Morisset, Le Cap-Santé, ses églises et son trésor (« Collection Champlain », Québec, 1944).— Traquair, Old silver of Quebec.— Gérard Morisset, L’orfèvrerie canadienne, La Revue française de l’élite européenne (Paris), 59 (août 1954) : 60–64 ; Un cordonnier orfèvre : Michel Cotton, La Patrie (Montréal), 26 févr., 1950.
Michel Cauchon et André Juneau, « COTTON, MICHEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/cotton_michel_3F.html.
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Auteur de l'article: | Michel Cauchon et André Juneau |
Titre de l'article: | COTTON, MICHEL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
Année de la révision: | 1974 |
Date de consultation: | 2 oct. 2024 |