DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

CORMIER, FRANÇOIS-XAVIER, prêtre catholique et homme d’affaires, né le 27 février 1846 à l’Anse-des-Cormier (Cormier Cove, Nouveau-Brunswick), neuvième des 11 enfants de Bénoni Cormier et de Marguerite Cormier ; décédé le 4 août 1906 à Haute-Aboujagane, Nouveau-Brunswick.

Issu d’une famille de paysans pauvres de la paroisse de Memramcook, au Nouveau-Brunswick, François-Xavier Cormier ne fréquenta pas l’école du village. Cependant, lorsque le séminaire Saint-Thomas ouvrit ses portes en novembre 1854, il figurait parmi les premiers élèves et devint le protégé du fondateur, le curé François-Xavier-Stanislas Lafrance*. En 1859, quand celui-ci pressentit la fermeture prochaine du séminaire à cause de problèmes financiers, il envoya Cormier et deux autres parmi les meilleurs élèves étudier à ses frais au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, dans le Bas-Canada. En 1864, Cormier était de retour à Memramcook et inscrit en belles-lettres au nouveau collège Saint-Joseph qu’avait fondé l’abbé Camille Lefebvre*, successeur de Lafrance à la cure de Memramcook. Trois ans plus tard, on envoya Cormier, qui avait opté pour la prêtrise plutôt que pour l’enseignement, au séminaire de Saint-Sulpice à Montréal, sur les conseils de Lafrance, alors curé de Barachois. Le 28 août 1870, à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, Cormier fut ordonné par Mgr John Sweeny ; il était le premier prêtre catholique natif de la paroisse de Memramcook.

D’abord vicaire et desservant de missions à Saint-Jean de 1870 à 1872, et à Fredericton de 1872 à 1876, Cormier fut ensuite, pendant 18 mois, curé de Saint-Anselme et desservant de la mission de Moncton. En février 1878, on le nomma curé de Richibouctou-Village puis, en octobre 1885, curé de Cocagne. Pour des raisons de santé, il se retira au collège Saint-Joseph en 1894. L’année suivante, même si sa santé était encore chancelante, Cormier fut affecté à la cure de la nouvelle paroisse de Haute-Aboujagane. Atteint d’une grave maladie incurable, il fut hospitalisé à Montréal en 1906, mais il choisit de passer les derniers mois de sa vie parmi ses paroissiens.

Cormier fut le contemporain, l’ami et le correspondant de personnages comme Philéas-Frédéric Bourgeois*, Placide Gaudet*, Pierre-Amand Landry*, Pascal Poirier* et Marcel-François Richard*, tous membres d’une élite acadienne instruite, formés pour la plupart au collège Saint-Joseph, et promoteurs du mouvement croissant de nationalisme acadien. Il avait été délégué au Congrès des Canadiens français organisé par la Société Saint-Jean-Baptiste à Québec en juin 1880, et il avait pris part aux travaux du comité réservé aux Acadiens. Les leaders acadiens présents adoptèrent la proposition de Cormier de convoquer un congrès à Memramcook au mois de juillet 1881 afin de veiller aux intérêts des Acadiens des provinces Maritimes. Ils se rallièrent aussi à la proposition de Joseph Michaud (1841–1903), appuyée par Cormier, de confier à Landry, à Joseph-Octave Arsenault*, à Gilbert-Anselme Girouard* et à d’autres la responsabilité de former un comité exécutif chargé d’organiser cette réunion. Au congrès de Memramcook, on discuta de différents sujets dont l’agriculture, l’éducation, la colonisation, l’émigration et la presse. Cormier fit partie du comité chargé de choisir et d’adopter une fête nationale pour les Acadiens. Au cours des délibérations et du vote, il opta, avec la majorité, pour le jour de l’Assomption, le 15 août, plutôt que pour la Saint-Jean-Baptiste, fête nationale des Canadiens français.

L’abbé Cormier avait la réputation d’être un administrateur de talent, sans doute un peu parcimonieux, mais doté d’un sens de l’humour remarquable. Comme plusieurs prêtres catholiques de son époque, il portait un vif intérêt aux choses agricoles, et on dit qu’il vendait à Moncton les produits de son grand potager de Saint-Anselme. Homme d’affaires, il mit sur pied un magasin à Richibouctou-Village à l’époque où il était curé de l’endroit, pour faire concurrence aux marchands anglais de Kingston (Rexton) et de Richibouctou. Mais il se fit surtout connaître comme un bâtisseur d’églises, un défenseur convaincu de la cause de l’éducation chez les Acadiens et un grand bienfaiteur du collège Saint-Joseph auquel il aurait donné, au cours de sa vie, l’équivalent de 14 000 $ en argent et en terres, à même les profits de ses entreprises personnelles et ses économies. Il contribua, par exemple, à l’agrandissement du collège en 1884 en fournissant un montant de 3 000 $ destiné à la construction d’une nouvelle aile, et il en supervisa lui-même les travaux. À sa mort, le collège devint légataire de son avoir.

L’abbé François-Xavier Cormier n’a jamais cherché la célébrité ni les honneurs. Au moment de son jubilé sacerdotal en 1895, il refusa formellement de se prêter à la fête que ses confrères et amis avaient préparée à son intention. Personnage plutôt effacé malgré ses talents d’orateur et de conteur, Cormier préférait exprimer ses idées et ses opinions par des actions concrètes. Son ami Philéas-Frédéric Bourgeois rappellerait, quelques années après sa mort, que « ses vues sur l’éducation et le maintien des collèges étaient éminemment pratiques. Il ne voyait d’avenir dans ces institutions qu’en autant qu’elles seraient soutenues par le clergé et par le peuple. »

Jean-Roch Cyr

Centre d’études acadiennes, univ. de Moncton, N.-B., Fonds Placide Gaudet, 1.64-23 ; Fonds Pascal Poirier, 6.1-1, 6.1-7.— Courrier des Provinces maritimes (Bathurst, N.-B.), 14 juin 1894 : 2 ; 15 août 1895 : 3.— D.-F. Léger, « la Vie et les Œuvres du vieux père F.-X. Cormier (2e partie) », l’Évangéline, 18, 25 juin, 2 juill. 1936.— Le Moniteur acadien, 24 juill. 1868 : 1 ; 2 sept. 1870 : 3 ; 2 juill. 1874 : 2 ; 30 août 1895 : 2 ; 9 août 1906 : 2.— L’Album souvenir des noces d’argent de la Société Saint-Jean-Baptiste du collège Saint-Joseph, Memramcook, N.-B. [...], ([Memramcock ?, 1894 ?]), 22.— P.-F. Bourgeois, Vie de l’abbé François-Xavier Lafrance, suivie d’une courte notice biographique de l’abbé François-Xavier Cormier [...] (Montréal, 1913).— Maurice Chamard et al., le Père Camille Lefebvre, c.s.c. (Montréal, 1988), 168.— Conventions nationales des Acadiens, Recueil des travaux et délibérations des six premières conventions, F.-J. Robidoux, compil. (Shédiac, 1907).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Jean-Roch Cyr, « CORMIER, FRANÇOIS-XAVIER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cormier_francois_xavier_13F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/cormier_francois_xavier_13F.html
Auteur de l'article:    Jean-Roch Cyr
Titre de l'article:    CORMIER, FRANÇOIS-XAVIER
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024