BROUSE, GEORGE, fermier, marchand, fonctionnaire, homme politique, officier de milice et juge de paix, né en 1790 dans le canton de Matilda (Ontario), fils de Peter Brouse et d’une prénommée Eliza ; il épousa Catherine Carman, et ils eurent deux fils et cinq filles ; décédé le 12 février 1860 à Iroquois, Haut-Canada.

Le père de George Brouse, qui résidait à Stone Arabia, dans la colonie de New York, participa à la Révolution américaine comme simple soldat dans le King’s Royal Régiment of New York [V. sir John Johnson*]. Démobilisé en 1783, il s’installa un an après, avec d’autres soldats du régiment, dans le canton n° 5 (Matilda), sur la rive nord du haut Saint-Laurent. À sa mort en 1810, son fils aîné George hérita de la moitié ouest de la ferme (lot 22, concession 1 du canton de Matilda). Au cours des années, celui-ci fit l’acquisition de nouvelles terres dans la région. Il obtint une concession en tant que fils de loyaliste et acheta lui-même du terrain, si bien qu’il en vint à posséder au moins 900 acres. Il fit de la culture sur une grande échelle, éleva du bétail et cultiva une variété de produits, notamment des pommes et des légumes. À deux reprises pendant la guerre anglo-américaine, il eut à subir des pertes de bétail, d’équipement agricole et d’effets personnels : la première fois, en 1813, lors du passage de l’armée d’invasion commandée par le major général James Wilkinson, et la seconde fois, en 1814, lors du passage d’une troupe de marins britanniques se dirigeant vers l’ouest.

Une partie de la région, connue sous le nom de Point Iroquois, se trouvait sur les terres de Brouse. Un établissement baptisé d’abord Matilda, puis Iroquois, se développa autour du magasin général que Brouse avait ouvert de toute évidence après 1814. Dans les années 1820, il entreprit la construction d’un ensemble de moulins actionnés à la vapeur, dont un moulin à farine et à blé, une scierie, une fabrique de bardeaux et une lainerie. Ses entreprises firent de luit un personnage prospère et bien en vue dans la région. Il construisit une des plus grandes maisons du village, et on disait qu’il avait un domestique de race noire à son service et qu’il possédait un cheval de course.

En 1810, Peter Brouse avait converti ses fils George et Peter au méthodisme. Toutefois, selon John Saltkill Carroll*, « le négoce refroidit l’ardeur de George jusqu’au Grand Réveil de 1822 qui lui fit retrouver la foi et en fit un fidèle serviteur de l’Église toute sa vie ». Brouse occupa également un certain nombre de postes sur la scène régionale. Le 5 juillet 1828, il fut nommé maître de poste, fonction qu’il exerça pendant au moins 20 ans. De 1828 à 1830, soit la durée d’un mandat, il siégea aux côtés de Peter Shaver comme député de Dundas à l’Assemblée du Haut-Canada, mais il ne semble pas avoir été de couleur politique très marquée avant les élections de 1828. Dans le Colonial Advocate du 26 juin 1828, William Lyon Mackenzie* le classait parmi ceux qui étaient de « tendance politique inconnue », même si à la chambre Brouse vota régulièrement du côté de la majorité réformiste. Sa nomination à titre de capitaine dans le 2e régiment de milice de Dundas, le 30 janvier 1839, vint rehausser le prestige dont il jouissait déjà dans la région. En 1847, on lui accorda une première commission de juge de paix.

La prospérité parallèle du village d’Iroquois et des affaires de George Brouse, dont le magasin accueillit en 1847 un bureau de télégraphe, fut stimulée par l’achèvement du canal Point Iroquois, la même année, et du chemin de fer du Grand Tronc entre Montréal et Brockville, en 1854–1855. En 1857, Brouse usa de son influence pour que le village d’Iroquois soit érigé en municipalité et devint le premier président du conseil municipal. Ses fils George William et Guy Carleton héritèrent de ses entreprises agricoles et commerciales, et en poursuivirent l’exploitation dans le canton de Matilda. Une de ses filles, Abigail Ann, épousa William Patrick*, député réformiste à l’Assemblée législative de la province du Canada.

J. K. Johnson

AO, RG 22, sér. 198, George Brouse.— APC, MG 25, 14 ; RG 1, E3, 8 : 10 ; L3, 37 : B10/52 ; RG 9, I, B5, 6 ; RG 19, 3746, claim 409.— BLHU, R. G. Dun & Co. credit ledger, Canada, 14 : 42.— Canada, prov. du, Assemblée législative, App. des journaux, 1846, app. F.— H.-C., House of Assembly, Journal, 1829–1830.— « Land board minutes, etc. », AO Report, 1905 : cxxxv.— « Settlements and surveys », APC Report, 1891, note A : 5, 13, 17.— « Surveyors’ letters, notes, instructions, etc., from 1788 to 1791 », AO Report, 1905 : 463.— Colonial Advocate, 26 juin 1828.— Ottawa Citizen, 17 févr. 1860.— Armstrong, Handbook of Upper Canadian chronology, 69, 80.— Canada directory, 1857–1858 ; 1864–1865.— « 1828 Upper Canada election results table », R. S. Sorrell, compil. OH, 63 (1971) : 68.— Illustrated historical atlas of the counties of Stormont, Dundas and Glengarry, Ont., H. Belden, compil. (Toronto, 1879 ; réimpr., Owen Sound, Ontario, 1972).— W. D. Reid, The loyalists in Ontario : the sons and daughters of the American loyalists of Upper Canada (Lambertville, N.J., 1973).— A. L. Burt, The old province of Quebec (2 vol., Toronto, 1968), 2 : 89–90.— Carroll, Case and his cotemporaries, 1 : 8, 207, 209.— J. S. Carter, The story of Dundas [...] (Iroquois, Ontario, 1905 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1973), 171, 347–348, 351, app. B.— J. G. Harkness, Stormont, Dundas and Glengarry : a history, 1784–1945 (Oshawa, Ontario, 1946), 154.

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J. K. Johnson, « BROUSE, GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/brouse_george_8F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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