BENNET, JAMES, ministre presbytérien, rédacteur en chef et auteur, né en janvier 1817 et baptisé le 21 février de la même année à Boardmills (Irlande du Nord), fils de John Bennet, fermier, et de Laetitia Patterson ; le 22 janvier 1847, il épousa à Belfast Mary Jane Scott, et ils eurent deux fils et six filles ; décédé le 29 juin 1901 à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick.

James Bennet naquit dans l’un des premiers centres de la scission presbytérienne en Irlande. Par conséquent, la religion de ses jeunes années porta l’empreinte d’une tendance évangélique qu’il conserva toute sa vie. Il fit ses études à l’école classique de la Belfast Academical Institution et obtint son diplôme de premier cycle au département collégial de l’établissement. Son désir de faire carrière comme ministre du culte et son immense talent pour l’étude l’amenèrent à Belfast, Glasgow et Édimbourg, où il étudia en théologie. Bennet fut autorisé à prêcher par le consistoire d’Édimbourg, admis à l’assemblée générale de l’Église presbytérienne d’Irlande en 1840 et ordonné à Tassagh le 30 mars 1843.

Répondant à l’invitation de la congrégation presbytérienne Saint John, la première de l’Église presbytérienne libre d’Amérique du Nord britannique, Bennet arriva à Saint-Jean au printemps de 1854 et fut installé dans ses fonctions le 12 juillet. Il allait y demeurer pasteur jusqu’à sa retraite en juillet 1882. La congrégation comptait surtout des presbytériens de l’Ulster qui, sous la conduite de William Parks*, s’étaient séparés des presbytériens écossais en 1844 à la suite d’un désaccord sur le remplacement d’un ministre sortant ; les Irlandais tenaient à avoir un ministre irlandais. La congrégation fut d’abord desservie par Robert Irvine, puis par William Eider*, deux Irlandais. Bennet avait des relations personnelles à Saint-Jean, car il était un ami de longue date d’Irvine, lui aussi originaire de Boardmills. De plus, il désirait quitter l’Irlande parce qu’il se sentait malheureux à Tassagh où, dit-on, il était en conflit avec « les traditions des anciens ».

Bennet allait devenir un grand ami et un partisan d’Eider. Ce dernier quitta le ministère actif en 1863 pour s’engager progressivement dans le journalisme, notamment avec le Colonial Presbyterian and Protestant Journal et le Daily Telegraph de Saint-Jean,. dont Bennet fut périodiquement rédacteur en chef en l’absence d’Eider. Bennet aida aussi Eider à promouvoir la fusion des Églises presbytériennes des provinces Maritimes. Ses efforts traduisaient en partie sa crainte qu’une Église presbytérienne divisée soit impuissante devant d’autres grandes confessions qui réussiraient peut-être à harmoniser leurs intérêts avec ceux de l’État, particulièrement en matière d’éducation. Fait plus important encore, Bennet voyait dans la multiplication des congrégations protestantes à Saint-Jean un manque d’unité qui ne pouvait que renforcer l’Église catholique. La crainte de la faiblesse des presbytériens alimentait ses polémiques et l’amena souvent à encourager l’activisme au sein de l’Église et l’expansion de son œuvre dans les communautés rurales.

Bennet joua un rôle déterminant dans la création du synode de l’Église libre, le synode de l’Église presbytérienne du Nouveau-Brunswick, et son legs le plus important fut son apport à l’unification de l’Église. Le travail qu’il accomplit en faveur de l’union à titre de secrétaire du synode contribua à maintenir des liens étroits avec le synode de l’Église libre de Nouvelle-Écosse, qui, de son côté, permit à l’Église du Nouveau-Brunswick de former ses ministres à Halifax et ainsi d’accroître leur nombre. L’Église libre du Nouveau-Brunswick progressa continuellement après 1844, multipliant par sept le nombre de ses congrégations, de sorte qu’au moment de la fusion elle en comptait 25, soit environ le double du synode du Nouveau-Brunswick rattaché à l’Église d’Écosse. En 1866, six ans après l’union des Églises presbytérienne et libre de Nouvelle-Écosse, l’Église libre du Nouveau-Brunswick adhéra à cette union pour former l’Église presbytérienne des provinces Maritimes de l’Amérique du Nord britannique, et James Bennet fut choisi comme modérateur.

Écrivain prolifique et rédacteur en chef de journaux littéraires, Bennet fut l’un des fondateurs du Maritime Monthly, pour lequel il écrivit des articles ; il en rédigea aussi pour le Stewart’s Literary Quarterly. En outre, une cinquantaine de ses sermons furent publiés dans des quotidiens. Son œuvre la plus marquante fut Wisdom of the king, qui parut à Édimbourg en 1870 et qui connut une large diffusion. Ses travaux littéraires comprennent également des essais et des articles de journaux sur divers sujets, ainsi que des poèmes. Song of the flowering girls, qu’il écrivit en Irlande dans sa jeunesse et qui lui fut inspiré par la disparition du rouet, connut une grande popularité.

James Bennet reçut un doctorat en théologie du Davidson College de la Caroline du Nord en 1877. Quand il mourut, il était le doyen des membres du consistoire de Saint-Jean et de tous les ministres presbytériens du Canada. Dépeint comme une force vive du presbytérianisme néo-brunswickois, Bennet manifesta une remarquable énergie dans ses écrits, ses conférences et la direction des affaires de son Église. Pour reprendre les termes d’un ami de longue date : « Il représentait une génération qui a maintenant complètement disparu. »

Brian McLean

Les publications de James Bennet comprennent : Sermon on labour, its rights and duties : delivered in the Saint John Presbyterian Church, on sabbath, 13th January, 1861, before the Saint John Young Men’s Early Closing and Mutual Improvement Association [...] (Saint-Jean, N.-B., 1861) ; « The Kirk » on union of Presbyterianism in New Brunswick : criticised in a series of letters : and a letter of a « self reliant layman » (Saint-Jean, 1861) ; The logical consequences of the acquit[t]al of Jesus, or, His divinity deduced from His character and claims : a sermon preached before the Synod of the Presbyterian Church of the Lower Provinces, at New Glasgow, June, 1867 (Halifax, 1867) ; The wisdom of the king, or, studies in Ecclesiastes (Édimbourg, 1870) ; Down east : where to go ; what to do ; how to do it ; a guide to travel in the Maritime provinces (Saint-Jean, 1872) ; Both sides of the question : a correspondence on psalmody between the editor of the « Daily Telegraph », St. John, N.B., and Rev. J. R. Lawson, Barnesville, N.B. (Saint-Jean, 1880) ; et Song of the flowering girls ; The lark and the reapers ; An elegy on that pious dog Hector ; Conscience (Saint-Jean, 1900).

First Boardmills Presbyterian Church (Boardmills, Irlande du Nord), Reg. of baptisms, 21 févr. 1817 (mfm à la Presbyterian Hist. Soc. of Ireland, Belfast).— Office of the Registrar General (Dublin), Reg. of marriages, York Street Presbyterian Church (Belfast), 22 janv. 1847.

Colonial Presbyterian and Protestant Journal (Saint-Jean), 8 oct. 1863, 10 déc. 1868.— Daily Telegraph (Saint-Jean), 29 juin 1901.— Presbyterian Witness, 6, 20 juill. 1901.— St. John Daily Sun (Saint-Jean), 29 juin 1901.— T. W. Acheson, Saint John : the making of a colonial urban community (Toronto, 1985).— F. E. Archibald, « History of the Presbyterian Church in New Brunswick, from its earliest beginnings to the union of the Presbyterian churches in Canada, 1784 to 1875 » (texte dactylographié, Moncton, N.-B., 1962 ; exemplaire à la N.-B., Legislative Library, Fredericton).— A history of congregations in the Presbyterian Church in Ireland, 1610–1982 (Belfast, 1982).— Canadian biog. dict.— Fasti of the General Assembly of the Presbyterian Church in Ireland, J. M. Barkley, compil. (3 vol., [Belfast], 1986).— W. G. MacFarlane, New Brunswick bibliography : the books and writers of the province (Saint-Jean, 1895).— Morgan, Bibliotheca canadensis.— Presbyterian Record, 26 (1901), no 9 : 359.

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Brian McLean, « BENNET, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 22 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/bennet_james_13F.html.

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Auteur de l'article:    Brian McLean
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
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