BARBIER, LOUIS-MARIE-RAPHAËL, médecin, chirurgien, officier de milice, fonctionnaire, juge de paix, homme politique et propriétaire foncier, né le 11 mars 1792 à Berthier-en-Haut (Berthierville, Québec), fils de Raphaël Barbier, cultivateur, et de Josephte Tellier ; le 21 janvier 1815, il épousa à William Henry (Sorel, Québec) Elizabeth Walker, et ils eurent trois enfants, puis le 23 août 1826, à Lanoraie, Bas-Canada, Elizabeth Cairns, fille d’Alexander Cairns, agent de la seigneurie Berthier ; décédé le 29 avril 1852 à Berthier-en-Haut.

Après avoir fait des études au séminaire de Nicolet de 1805 à 1807, Louis-Marie-Raphaël Barbier entreprend son apprentissage en médecine en 1808, à l’âge de 16 ans, chez James Walker, de William Henry. Admis à la profession en 1812, il s’installe à William Henry. Il sert en qualité de chirurgien dans le bataillon de milice de Saint-Ours, avant d’être muté au régiment des Voltigeurs canadiens en 1814 avec le titre d’aide-chirurgien. Il démissionne de ce dernier poste en janvier 1815. Cette année-là, il quitte William Henry pour aller s’établir à Berthier-en-Haut où il exercera la médecine jusqu’à sa mort.

Barbier s’intéresse assez tôt à des questions régionales. Ainsi, il est nommé en 1817 commissaire de la voirie et des ponts du comté de Warwick, poste qu’il conserve un an. En 1821, il reçoit une commission de juge de paix dans le district de Montréal, qui lui sera renouvelée en 1826. Toujours en 1821, il est nommé commissaire chargé de la décision sommaire des petites causes à Berthier-en-Haut, fonction qu’il gardera jusqu’à sa démission le 13 août 1837. Entre-temps, il a également fait de la politique. En 1823, il a exercé les fonctions de président du comité constitutionnel du comté de Warwick. L’année suivante, il est élu député de la circonscription du même nom à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada, non sans avoir dû lutter contre l’influence de Ross Cuthbert*, titulaire de la seigneurie Berthier. Peu après son élection, dans une lettre à Barthélemy Joliette*, propriétaire de la seigneurie voisine de Lavaltrie, Barbier remercie ce dernier de l’appui qu’il lui a apporté au cours de sa campagne. Il conserve son siège jusqu’en 1827.

Outre cette brève incursion en politique, Barbier s’est encore signalé par son intérêt pour l’instruction publique. En 1827, il fonde la Société d’éducation de Berthier dont le but est de « voir aux moyens de répandre les avantages de l’éducation parmi la jeunesse de toutes classes et de toutes croyances dans la paroisse de Berthier et des environs ». Cette société ouvre une école non confessionnelle qui compte 50 élèves en mai 1827. L’école fonctionne grâce à des subventions qu’elle reçoit de la chambre d’Assemblée. D’abord connue sous le nom d’académie de Berthier, elle devient ensuite le collège Saint-Joseph. Toutefois, la Société d’éducation de Berthier cesse d’exister en 1833 et, en 1846, Barbier cède l’édifice abritant le collège aux commissaires d’écoles de la paroisse de Berthier.

Barbier semble avoir joui d’une certaine aisance. Il possède quelques propriétés foncières dans le village et dans les environs et, dès 1830, il construit à Berthier-en-Haut sa résidence qui sera connue par la suite sous le nom de « maison des médecins ». Au recensement de 1851, sa maisonnée compte trois domestiques, et il possède une terre de 130 arpents en culture.

La carrière de Louis-Marie-Raphaël Barbier illustre assez bien l’activité de la petite bourgeoisie professionnelle canadienne-française au xixe siècle, en particulier le rôle politique et social qu’elle joua dans la vie régionale au Bas-Canada.

Jean-Claude Robert

ANQ-M, CE3-1, 21 janv. 1815 ; CE5-1, 11 mars 1792, 1er mai 1852 ; CE5-4, 23 août 1826 ; CN1-134, 14 nov. 1838 ; CN3-35, 28 juin 1836, 10 févr. 1846.— APC, MG 24, L3 : 10137, 10211 ; MG 30, D1, 3 : 249 ; RG 31, A1, 1851, Berthier ; RG 68, General index, 1651–1841 : 196, 255, 350, 358.— B.C., chambre d’Assemblée, Journaux, 1825 ; 1830.— La Minerve, 6 mai 1852.— Montreal Gazette, 6 mai 1852.— Le Pays, 7 mai 1852.— F. J. Audet, « les Législateurs du B.C. ».— Desjardins, Guide parl.— Mariages du comté de Joliette (du début des paroisses à 1960 inclusivement), Lucien Rivest, compil. (4 vol., Montréal, 1969).— Officers of British forces in Canada (Irving), 105, 185.— Arthur Kittson, Berthier, hier et aujourd’hui (Berthier, Québec, 1953).— Meilleur, Mémorial de l’éducation (1860), 88.— Yves Champoux, « Sur la route de Berthier », le Nouvelliste (Trois-Rivières, Québec), 14 oct. 1972 : 9.— DuVern [Richard Lessard], « Ls--N--Raphaël Barbier, médecin », l’Écho de Saint-Justin (Louiseville, Québec), 12 déc. 1935 : 1.— Édouard Fabre Surveyer, « James Cuthbert, père et ses biographes », RHAF, 4 (1950–1951) : 88.— « La Société généalogique », le Mois généalogique (Montréal), 2 (1949) : 18.

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Jean-Claude Robert, « BARBIER, LOUIS-MARIE-RAPHAËL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/barbier_louis_marie_raphael_8F.html.

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Auteur de l'article:    Jean-Claude Robert
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
Date de consultation:    2 oct. 2024