ARMSTRONG, sir RICHARD, officier, né vers 1782 à Lincoln, Angleterre, fils unique du lieutenant-colonel Richard Armstrong ; le 3 novembre 1803, il épousa à Edgbaston (Birmingham, Angleterre) Elizabeth Champion, et ils eurent au moins deux filles ; décédé en mer le 3 mars 1854, alors qu’il revenait de l’Inde à destination de l’Angleterre.
Richard Armstrong entra dans l’armée britannique comme enseigne le 23 juin 1796 et fut fait capitaine dans le 9th Battalion of Réserve le 9 juillet 1803. Le 31 janvier 1805, il fut affecté au 8th Vétéran Battalion, puis, le 7 juillet 1808, il joignit les rangs du 97e d’infanterie. Il servit dans la péninsule Ibérique d’août 1808 jusqu’à la fin de la campagne en 1814, période au cours de laquelle il obtint le grade honoraire de major (30 mai 1811) et celui de lieutenant-colonel (26 août 1813). Il fit campagne dans plusieurs zones de combat et, alors qu’il commandait des régiments portugais dans les Pyrénées en 1813, il reçut une grave blessure au bras. Il continua de servir le Portugal pendant six ans après la fin des guerres napoléoniennes, et les nombreux amis qu’il se fit dans ce pays gardèrent de lui un souvenir affectueux. Armstrong servit comme général de brigade au cours de la première guerre birmane, pendant les campagnes de 1825–1826. Il attaqua et emporta d’assaut les palanques situées près de Prome (Pye, Birmanie) du 1er au 5 décembre 1825. Promu colonel le 22 juillet 1830, il fut créé chevalier un an plus tard en reconnaissance de ses services militaires.
Armstrong fut nommé à l’état-major général de l’armée au Canada en 1841, avec le grade de major général. En juillet 1842, il succéda au lieutenant général John Clitherow à titre de commandant des forces armées du Haut-Canada, avec quartier général à Kingston, la capitale de la province du Canada à l’époque. Les troupes cantonnées à cet endroit comprenaient des membres du génie royal, des compagnies d’artillerie, des régiments d’infanterie, des fonctionnaires du commissariat et des détachements du service médical, soit un effectif se situant entre 900 et 1 000 hommes. À titre de commandant, Armstrong avait aussi la responsabilité d’une foule de questions administratives courantes : transmission de rapports sur les morts accidentelles, discussions avec les officiers du Board of Ordnance à propos de capotes mangées des mites, négociations avec les déserteurs, acquittement de dettes d’officiers, délivrance de nominations à des grades supérieurs et réponses aux demandes d’officiers désireux d’obtenir des grades d’enseigne pour leurs fils.
Pendant les six années qu’il passa à Kingston, Armstrong fit une impression très favorable sur les habitants à cause du rôle qu’il joua dans la communauté. Par exemple, le 27 février 1844, il assuma personnellement le commandement de ceux qui luttèrent contre l’incendie qui ravagea le Globe Hotel, puis, le 21 novembre de la même année, il prit place à côté du maire Thomas Weeks Robison à l’occasion des cérémonies d’ouverture du nouvel édifice abritant l’hôtel de ville et le marché [V. George Browne*]. De 300 à 400 personnes assistèrent à la fête qui se déroula au son de la musique du 14e d’infanterie. En outre, Armstrong occupa la présidence de la Philharmonie Society au moment de sa fondation en 1846 ; celle-ci prospéra jusqu’en 1849, c’est-à-dire l’année qui suivit son départ.
À la fin de septembre 1848, Armstrong quitta Kingston et se rendit à New York où il s’embarqua sur l’Europa pour retourner en Angleterre. Le 16 septembre, Edward John Barker*, rédacteur en chef du British Whig de Kingston, avait écrit : « Ses manières dépourvues d’ostentation, son urbanité et son humanité, l’empressement qu’il mettait à patronner toutes sortes d’entreprises et de divertissements publics, sa charité et sa bienveillance ont tous concouru à le rendre extrêmement populaire et à faire en sorte que son départ de Kingston a été ressenti comme une lourde perte, sentiment atténué seulement par la pensée que le changement d’air et de climat guérira entièrement la maladie dont a souffert récemment le vaillant soldat. » Le major général William Rowan* le remplaça à titre de commandant à Kingston.
En 1849, la nomination de Richard Armstrong comme colonel du 95e d’infanterie fut publiée, et un an plus tard il devint colonel du 32e d’infanterie. Il fut nommé commandant en chef de la présidence de Madras en 1851, puis promu lieutenant général en novembre de la même année. Chevalier commandeur des ordres portugais de Saint-Benoît d’Aviz et de la Tour et de l’Épée, il fut créé chevalier commandeur de l’ordre du Bain en 1852. Sa mauvaise santé persistante le força toutefois à démissionner de ses fonctions à Madras au début de 1854. Il mourut à bord du Barham, pendant le voyage de retour en Angleterre, le 3 mars, à l’âge de 72 ans. Il léguait des sommes d’argent à divers parents, ainsi qu’un certain nombre de maisons louées à bail dans la ville de Londres à sa fille Emma Champion Roberts.
APC, RG 8, I (C sér.).— Birmingham Reference Library (Birmingham, Angl.), Reg. of marriages for the parish of St Bartholomew, Edgbaston [Birmingham], 3 nov. 1803.— PRO, PROB 11/2189/27.— Annual Reg. (Londres), 1854: 273–274.— Gentleman’s Magazine, 1803 : 1085 ; juill.–déc. 1833 : 380 ; juill.–déc. 1854 : 191.— British Whig, 30 janv. 1844, 9, 16 sept. 1848.— Chronicle & Gazette, 23 nov. 1844.— Times (Londres), 13 avril 1854.— G.-B., WO, Army list, 1805–1806.— Hart’s army list, 1853.— Peter Kemp, The British sailor : a social history of the lower deck (Londres, 1970).— A. M. Machar, The story of old Kingston (Toronto, 1908).— J. A. Roy, Kingston : the king’s town (Toronto, 1952).— J.[W.] Spurr, « The Kingston Garrison, 1815–1870 », Historic Kingston, n° 20 (1972) : 14–34.
Otte A. Rosenkrantz, « ARMSTRONG, sir RICHARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/armstrong_richard_8F.html.
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Auteur de l'article: | Otte A. Rosenkrantz |
Titre de l'article: | ARMSTRONG, sir RICHARD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |