ARMS, WILLIAM, forgeron et homme d’affaires, né le 28 mai 1794 à Deerfield, Massachusetts, fils de William Arms et d’une prénommée Mercy ; le 29 octobre 1818, il épousa Miranda Haven, fille d’un pasteur de Croydon, New Hampshire, et ils eurent plusieurs enfants, dont quatre filles et un fils parvinrent à l’âge adulte ; décédé le 4 février 1853 à Sherbrooke, Bas-Canada.
William Arms immigre au Bas-Canada à une époque indéterminée et se fixe à Stanstead, important point de communication entre le Bas-Canada et les États-Unis. Sa présence y est attestée dès 1816 au moment de l’organisation de l’Église congrégationaliste. En plus de pratiquer son métier de forgeron, Arms entreprend de fabriquer des haches, des charrues et d’autres équipements. Avec le développement de la région, ce commerce prend de l’ampleur ; dès 1832, il s’associe à Alba Brown, et la firme Arms and Brown concentre ses activités sur la fabrication de charrues forgées selon les modèles américains. En mai de la même année, Arms fait partie d’une société qui commandite la construction d’un aqueduc à Stanstead-Plain ; le contrat stipule, entre autres, que l’eau devra être amenée jusqu’à la fabrique Arms and Brown.
Arms est donc un notable de son village : en 1822, il devient conseiller presbytéral de l’Église congrégationaliste et, en 1826, il est élu secrétaire de la section locale de la Bible Society. Comme plusieurs gens influents de son milieu, il est membre de la célèbre Golden Rule Lodge, fondée en 1814, l’une des plus anciennes loges maçonniques civiles du Bas-Canada. En 1821, il est promu officier du Royal Arch Chapter de la région.
En 1836, Arms installe son entreprise dans le village de Sherbrooke qui bourdonne d’activité depuis l’arrivée de la British American Land Company [V. sir Alexander Tilloch Galt*]. Comme cette compagnie qui entend mettre en valeur ses vastes domaines dans la région possède presque tous les emplacements commerciaux et industriels de la localité, elle conclut des arrangements avec la Arms and Brown. L’entreprise change de nom et devient la Sherbrooke Foundry ; en 1839, celle-ci annonce un nouveau modèle de poêle de cuisine de son invention et, en 1851, elle déclare fabriquer des chaudrons à sucre et tous les outils nécessaires à la construction des chemins de fer.
Bien vu de ses concitoyens, Arms sert de caution lors de la signature de contrats et il est nommé magistrat en 1841. Conscient de l’importance vitale des moyens de communication, il se joint au cours de la même année aux promoteurs qui mettent sur pied la Compagnie de propriétaires du chemin à lisses de l’Est afin de relier Sherbrooke à Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu). Il continue à s’occuper de fonderie et de commerce jusqu’en 1851, année où il annonce sa retraite pour raison de santé et où il solde certains équipements industriels. Cependant, la Sherbrooke Foundry prospère toujours sous la direction de son gendre Samuel Tuck et l’entreprise profite de l’essor de la construction ferroviaire.
William Arms illustre bien l’apport de ces pionniers d’origine américaine qui ont contribué à transformer leur pays d’adoption. Entreprenants et débrouillards, ils ont cherché à améliorer leur condition personnelle tout en étant imbus d’un esprit civique et communautaire.
ANQ-E, CM 1, 11 févr. 1853.— APC, MG 24,154, 1 : 137 ; RG 1, L3L : 33952.— N. H., Secretary of State Office (Concord), Division of Records Management and Arch., Records of Croydon, selectmen’s records (1796–1821).— B.-C., Conseil spécial, Ordonnances, 1840–1841, chap. 10.— Doc. relatifs à l’hist. constitutionnelle, 1819–1828 (Doughty et Story).— British Colonist and St. Francis Gazette (Stanstead, Québec), 1er déc. 1823, 4 nov. 1825, 9 févr. 1826.— Farmer’s Advocate and Townships Gazette (Sherbrooke, Québec), 6 oct. 1834.— Sherbrooke Gazette and Eastern Townships Advertiser, 6 oct. 1834, 31 août 1839, 8 mars 1851.— Joseph Bouchette, A topographical description of the province of Lower Canada with remarks upon Upper Canada, and on the relative connexion of both provinces with the United States of America (Londres, 1815 ; réimpr., [Saint-Lambert, Québec, 1973]).—C. P. De Volpi et P. H. Scowen, The Eastern Townships : a pictoral record ; historical prints and illustrations of the Eastern Townships of the province of Quebec, Canada (Montréal, 1962).— Vital records of Deerfield, Massachusetts, to the year 1850, T. W. Baldwin, compil. (Boston,. 1920), 20.— H. I. Cowan, British emigration to British North America ; the first hundred years (éd. rév., Toronto, 1961).— L.-P. Demers, Sherbrooke, découvertes, légendes, documents, nos rues et leurs symboles ([Sherbrooke, 1969]), 88–89, 141–142.— B. F. Hubbard, Forest and clearings ; the history of Stanstead County, province of Quebec, with sketches of more than five hundred families, John Lawrence, édit. (Montréal, 1874 ; réimpr., 1963).
Marie-Paule R. LaBrèque, « ARMS, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/arms_william_8F.html.
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Auteur de l'article: | Marie-Paule R. LaBrèque |
Titre de l'article: | ARMS, WILLIAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1985 |
Année de la révision: | 1985 |
Date de consultation: | 20 nov. 2024 |