AATSISTA-MAHKAN (Running Rabbit), guerrier pied-noir, dirigeant de la bande des Biters et un des chefs principaux de la tribu, né vers 1833 dans ce qui est aujourd’hui le centre de l’Alberta, fils d’Akamukai (Many Swans) ; il eut 4 femmes et 11 enfants, le plus célèbre étant Duck Chief, qui devint par la suite undes chefs principaux ; décédé en janvier 1911, probablement le 24, dans la réserve des Pieds-Noirs, Alberta.

Lorsque Running Rabbit était adolescent, son frère aîné Akamukai (Many Swans) était chef de la bande. Pour l’encourager à aller guerroyer, Many Swans lui prêta son fétiche, une amulette qu’il avait reçue au cours d’une vision. C’était un miroir rond décoré de peaux de belette et de plumes d’aigle et de pie. Dans son premier raid, Running Rabbit prit à l’ennemi deux chevaux qu’il donna à son frère. Many Swans lui prêta l’amulette trois autres fois et, comme elle lui avait porté bonheur à chaque raid, il finit par la lui donner. Pendant les années où il fut guerrier, Running Rabbit tua 11 ennemis au combat et captura de nombreux chevaux. On commença à le surnommer le « jeune chef » pendant, qu’il était encore adolescent.

À la mort de Many Swans, à l’automne de 1871, Running Rabbit devint chef de la bande des Biters. Un descendant l’a décrit : « Quand Running Rabbit était avec sa bande, ses hommes étaient invités à manger, à fumer, à raconter des histoires tous les jours. Il était généreux. Il distribuait ses chevaux pendant les parties de chasse. Running Rabbit avait quatre épouses ; deux organisaient des danses du Soleil. Il était bon avec les enfants et les femmes. » Les membres de la bande recouraient à lui en cas de conflit. Pendant que les Pieds-Noirs campaient à la rivière Oldman, au début des années 1870, la fille de Pied de Corbeau [Isapo-muxika*] fut tuée accidentellement par un jeune homme tenant un fusil chargé. L’homme se réfugia immédiatement sous la tente de Running Rabbit parce que Pied de Corbeau, un des chefs principaux, cherchait à le tuer. Running Rabbit convainquit Pied de Corbeau que le coup était parti par accident et offrit en compensation deux de ses chevaux. Cependant, il était impitoyable lorsqu’il s’agissait de protéger sa famille. Il avait un frère aveugle et, voyant un jour un Indien en train de le fouetter, il prit son fusil et tua l’assaillant.

En 1877, tout comme Pied de Corbeau, Old Sun [Natos-api*] et d’autres chefs, Running Rabbit signa le traité no 7 avec le gouvernement du Canada au nom de la tribu des Pieds-Noirs. Il fut nommé l’un des chefs secondaires et l’on nota qu’il avait 90 partisans. Dès 1883, sa bande compterait 156 membres. En 1881, après la destruction des derniers troupeaux de bison, les Pieds-Noirs durent s’installer dans leur réserve, à 60 milles à l’est de l’emplacement actuel de Calgary. Running Rabbit se révéla l’un des chefs qui montraient le plus d’ambition à s’adapter à cette nouvelle existence. Il établit son campement près de Blackfoot Crossing, y aménagea un petit jardin et encouragea les membres de sa bande à se suffire à eux-mêmes. En 1887, une fois que Running Rabbit se fut mis à l’agriculture, le fonctionnaire des Affaires indiennes Magnus Begg le rangea parmi les Pieds-Noirs qui « mérit[aient] une mention spéciale pour avoir bien travaillé avec leurs propres poneys et avec les bœufs de labour ».

En 1892, après la mort de No-okska-stumik (Three Bulls), Running Rabbit devint l’un des deux chefs principaux de la tribu. L’autre était Old Sun, mais, comme Running Rabbit était beaucoup plus jeune et progressiste, il avait souvent tendance à parler au nom de toute la réserve. Il se fit connaître par sa sagesse et par son aptitude à rester à l’écart des problèmes internes des familles. Tout en dirigeant le conseil de la tribu avec autorité, il restait un fermier travailleur. En 1898, il possédait un chariot, une faucheuse et un râteau à cheval ; il avait amassé assez d’argent en fauchant et en vendant du foin pour acheter une calèche. Il était favorable à l’introduction de l’élevage du bétail et à l’ouverture de mines de charbon.

Bien que les Pieds-Noirs aient connu des années difficiles après leur installation dans la réserve, le chef Running Rabbit était respecté tant par son peuple que par le gouvernement. À sa mort en 1911, on le compara à de grands leaders tels Pied de Corbeau et Old Sun.

Hugh A. Dempsey

On trouve un portrait de Running Rabbit, peint en 1907 par Edmund Montague Morris, au Musée royal de l’Ontario, à Toronto (Etnology Dept., Edmund Morris coll., HK 2408), et les PAM possèdent une photographie de ce chef amérindien. Les deux portraits sont reproduits dans The diaries of Edmund Montague Morris ; western journeys, 1907–1910, transcrit par Mary Fitz-Gibbon (Toronto, 1985), 19.

Arni Brownstone, War paint : Blackfoot and Sarcee painted buffalo robes in the Royal Ontario Museum (Toronto, 1993).— Canada, dép. des Affaires indiennes, Annual report (Ottawa), 1887 :100 ; 1898 :126.— J. [S.] McGill, « The Indian portraits of Edmund Morris », Beaver, outfit 310 (1979–1980), no 1 : 34–41.— Musée canadien des civilisations, Bibliothèque (Hull, Québec), Sect. des coll. documentaires, Papiers de Julian et Jane Hanks, 301, dossier 10, particulièrement la p. 31 (Julian Hanks, entrevue avec Spumiapi [un des descendants de Running Rabbit] par l’intermédiaire de Mary White Elk, 3 sept. [1939]).

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Hugh A. Dempsey, « AATSISTA-MAHKAN (Running Rabbit) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/aatsista_mahkan_14F.html.

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Auteur de l'article:    Hugh A. Dempsey
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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
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