MARTIN, GEORGE, commodore de la flotte britannique lors de la prise de Port-Royal (Annapolis Royal, N.-É.) en 1710, mort le 22 octobre 1724 (ancien style) ou, mais avec moins de probabilité, le 22 novembre 1732.
À partir de 1692, Martin obtint plusieurs brevets dans la marine royale. Le 7 mars 1708/1709, il reçut l’ordre d’emmener les colonels Samuel Vetch et Francis Nicholson en Amérique du Nord avec d’autres officiers brevetés qui devaient participer à une expédition conjointe des forces britanniques et coloniales contre les colonies françaises.
Tout l’été, le navire de Martin resta dans le port de Boston, pendant les préparatifs des troupes coloniales qui attendaient la flotte et les troupes promises d’Angleterre. Finalement, en octobre, l’Enterprise arriva, avec la nouvelle que l’expédition n’aurait pas lieu. Malgré les instances des officiers coloniaux, Martin se refusa à prendre part à une campagne de moindre importance, menée contre Port-Royal par les seules troupes coloniales, alléguant qu’il avait reçu l’ordre de regagner l’Angleterre. Au dernier instant, Nicholson s’embarqua sur son navire, pour aller une fois de plus plaider en faveur d’une expédition commune contre les colonies françaises.
Nicholson obtint l’appui qu’il recherchait pour une campagne contre Port-Royal ou toute autre colonie française. Martin, cette fois commodore de la flotte, leva l’ancre le 19 mai 1710, emmenant à Boston Nicholson et d’autres officiers. Au cours de l’été, on envisagea la possibilité d’une campagne plus importante contre le Canada tout entier. Le vicomte Shannon commença ses préparatifs en Angleterre, mais l’idée fut abandonnée vers la fin du mois d’août et il fallut en revenir au projet primitif.
Le 18 septembre, le Dragon « quitta Nantaskett pour Port-Royal, accompagné des navires de sa majesté, le Falmouth, le Lowestaffe [Lowestoft], le Feversham, le Starrbomb, la galère Province Gally, de deux navires-hôpitaux, et de 31 transports de troupes avec deux mille hommes à leur bord ». La flotte jeta l’ancre à l’entrée de Port-Royal le 24 septembre et, après un conseil d’état-major, le siège commença. Le 27 à sept heures, le Starrbomb (Star Bomb) « commença de bombarder le port avec le plus grand succès », ce qui fut, d’après Martin, « la principale raison de la capitulation de la place ». Mais vraisemblablement le facteur décisif de cette capitulation fut le déploiement des troupes de terre et le tir de l’artillerie.
Le 1er octobre, on s’entendit sur les préliminaires de la capitulation et, le 5, Auger de Subercase abandonna le fort. La semaine suivante se passa à « organiser les affaires du fort et des territoires avoisinants » et « à fournir à la garnison d’Annapolis Royal des provisions venant de plusieurs navires de guerre et des trois transports de troupes destinés à ramener la garnison de Port-Royal en France ». Le Dragon, commandé par Martin, escorta les transports de la Nouvelle-Angleterre jusqu’à Boston puis mit le cap sur l’Angleterre. Le 11 mai 1711, il se perdit dans les « Gaskets » (les Casquets, îles anglo-normandes), mais Martin en réchappa et ne commanda plus jamais de navires.
La victoire de Port-Royal remonta le moral des Anglais. Les observateurs de l’époque ont noté la collaboration étroite entre les forces terrestres et les navales, sous le commandement de Nicholson et de Martin, collaboration qui permit la victoire, et « la promptitude avec laquelle Martin avait exécuté les ordres, et tous les ordres, qu’il avait reçus ».
Martin cependant eut à regretter ses années de service en Amérique du Nord. En 1712, il se plaignit d’une retenue de sa solde, à la suite d’un ordre qu’il avait donné de remettre les provisions des navires à la garnison qui restait à Annapolis Royal. On ignore le sort réservé à sa plainte.
PRO, Adm. 1/2 094, 1/2 095 (captain’s letters) ; C.O. 5/9, ff.101–104, 111, 119s., 159 (copies aux APC, MG 11). — Journal of Colonel Nicholson at the capture of Annapolis, 1710, N.S. Hist. Soc., Coll., I (1878) : 59–104. — Campbell, Lives of the admirals, IV : 130s. — Thomas Lediard, The naval history of England… from the Norman conquest... to the conclusion of 1734 (2 vol., Londres, 1735). — Charnock, Biographia navalis, III : 199–201, 346s. — G. B., Admiralty, List of sea officers, 1660–1815, II : 604. — John Hardy, A chronological list of the captains of His Majesty’s Royal Navy with the dates of the first commissions, promotions, and other occurrences (beginning) the first June 1673 in the reign of King Charles (Londres, 1784), 23, 27. — Waller, Samuel Vetch.
George C. Ingram, « MARTIN, GEORGE (mort en 1724) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/martin_george_1724_2F.html.
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Auteur de l'article: | George C. Ingram |
Titre de l'article: | MARTIN, GEORGE (mort en 1724) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 20 déc. 2024 |