Titre original :  Portrait of Thomas Stockwell Simms. 

Source: T.S. Simms & Co. | Paint Brushes, Rollers, & Accessories
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Provenance : Lien

SIMMS (Sims), THOMAS STOCKWELL (il modifia l’orthographe de son nom avant 1872 car, selon lui, cette nouvelle graphie paraissait mieux dans le nom de sa firme), fabricant de brosses et de balais, né le 12 septembre 1845 à Raymond, Maine, enfant unique de Hugh W. Sims et d’Almyra Phinney ; le 18 octobre 1870, il épousa à Boston Hattie Russell (décédée en 1879), et ils eurent une fille, puis le 15 août 1883, à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, Almyra Thompson (décédée en 1885), et de ce mariage naquit un fils, et finalement le 25 décembre 1886, à Saint-Jean, Ida Lois Rutherford (décédée en 1924), et le couple eut trois fils et une fille ; décédé le 18 décembre 1908 au même endroit.

Thomas Stockwell Simms perdit sa mère vers l’âge de trois ans et fut élevé par sa tante Abigail Phinney. Tous deux demeurèrent très liés l’un à l’autre et, après que Simms se fut installé à Saint-Jean, elle lui rendit visite en plusieurs occasions. Simms fréquenta l’école publique mais, comme sa tante avait des revenus modestes, il commença à travailler au début de son adolescence à titre de commis à Bethel, dans le Maine. Quand la guerre de Sécession éclata, il essaya de s’enrôler dans l’armée. Il y parvint en 1863 et servit comme munitionnaire dans la 7th Light Battery de l’artillerie du Maine. Il fut démobilisé le 21 juin 1865.

Grâce aux 600 $ qu’il reçut en quittant l’armée, Simms put s’associer en 1868 à un dénommé Redlon (Redland), fabricant de balais à Portland. Travaillant d’abord comme vendeur, il couvrait un territoire allant de Boston jusqu’à Saint-Jean et Halifax. À l’occasion de ses nombreux voyages dans les Maritimes, il fit régulièrement affaires avec James Logan et Matthew Lindsay, épiciers en gros de Saint-Jean et ses meilleurs clients dans cette ville. Les deux hommes avaient apparemment investi dans une manufacture de brosses de Saint-Jean, dirigée par John Murphy, et ils estimaient qu’elle n’était pas assez bien administrée. Impressionnés par Simms, ils le persuadèrent de s’établir à Saint-Jean et de s’associer à eux ainsi qu’à Murphy. La Murphy, Simms and Company vit le jour le 9 octobre 1872.

Il est possible que la construction de l’European and North American Railway, qui devait relier Saint-Jean à la Nouvelle-Angleterre, ait été pour quelque chose dans la décision de Simms de s’établir dans les Maritimes. Peut-être aussi voyait-il là moins de concurrence et plus d’avenir pour la vente et la fabrication que dans les États du Nord-Est. Quoi qu’il en soit, dès 1875, l’entreprise, qui employait plus de 50 personnes et vendait ses produits partout au Canada, était devenue « une grande manufacture [fonctionnant] à la vapeur ». Après que Murphy eut pris sa retraite, Logan, Lindsay et Simms formèrent le 1er janvier 1877 une nouvelle association qui dura jusqu’en novembre 1881. Ensuite, Simms continua seul puis, en 1885, Charles Hardy, contremaître dans l’entreprise, se joignit à lui. Les deux hommes mirent fin à l’amiable à leur association trois ans plus tard.

Sans doute parce qu’il était resté très proche de sa famille dans le Maine, Simms ne fit jamais de politique active au Nouveau-Brunswick, ni au Canada, mais il n’en surveilla pas moins ses intérêts. À l’automne de 1879, quand le ministre fédéral des Finances sir Samuel Leonard Tilley* vint visiter son usine, Simms lui rappela que ses produits ne pouvaient pas concurrencer les balais moins chers fabriqués par les prisonniers du pénitencier de Dorchester. En janvier 1891, il protesterait d’ailleurs officiellement contre la « concurrence » que lui livrait le pénitencier au cours des audiences du Bureau de commerce de Saint-Jean.

La manufacture de Simms, qui avait échappé au grand incendie de 1877 [V. Sylvester Zobieski Earle*], fut réduite en cendres en 1883. Simms s’installa dans des locaux temporaires sur la rue Dock avant de s’établir dans une nouvelle usine au printemps de 1884. Il se rendit souvent en Europe pour se tenir au courant des innovations dans le secteur manufacturier. Son commerce prospéra et, en 1888, il avait 65 employés. En 1895, il constitua juridiquement une société, la T. S. Simms and Company ; en 1902, celle-ci était installée dans une plus grande usine sur la rue Union, dernier endroit qu’elle occuperait du vivant de son fondateur.

Simms essuya deux importants revers de fortune dans sa carrière. Pendant les années 1870, un de ses principaux commanditaires qui éprouvait des difficultés financières lui avait demandé de cosigner un billet de 10 000 $. Simms avait accepté mais, après que son collègue eut fait faillite, la banque lui avait demandé de rembourser la somme due. Simms avait mis presque toutes les années 1880 à le faire, car la dette représentait « six mois de ventes » et sapait ses ressources. Simms estimait que la banque, qui était probablement la Bank of New Brunswick, aurait dû absorber une partie de la perte et, quand il eut fini de la rembourser, il changea de banque. Le second revers vint du fait qu’en cherchant à obtenir une plus grande mainmise sur la fabrication, Simms avait voulu être propriétaire de ses sources d’approvisionnement. Au début des années 1890, il avait commencé à acheter des manches de brosses d’une petite scierie près de St Martins. Il s’était ensuite laissé convaincre d’investir dans cette scierie, mais l’investissement n’avait rien rapporté et Simms en avait fait une dépression nerveuse à l’automne de 1899.

Simms avait organisé sa vie en fonction de sa famille, de son église et de ses affaires. Peu après son arrivée à Saint-Jean, il était devenu membre de l’église baptiste Germain Street. Officiellement admis dans cette congrégation en 1876, il devint diacre en 1879 et le demeura jusqu’à la fin de sa vie. De 1884 à 1900, il en fut également trésorier. En 1874, il avait été nommé surintendant du programme de l’école du dimanche, poste qu’il occupa durant 24 ans. Il fut aussi le premier président de la New Brunswick and Prince Edward Island Sunday School Association. Sa participation à International Sunday School Association le mit en contact avec d’autres hommes d’affaires tout aussi engagés que lui, dont les Américains John Wanamaker et Henry John Heinz.

Fort probablement lors d’un voyage à Portland, où il allait renouer de vieilles amitiés, Simms entendit parler d’un mouvement de jeunesse qui y avait été fondé, la Young People’s Society of Christian Endeavour. En 1883, il fonda à Saint-Jean la première section canadienne de ce groupe. Quand le Laymen’s Missionary Movement balaya l’Amérique du Nord au début du xxe siècle, Simms en devint le premier vice-président pour le Nouveau-Brunswick, et il occupait ce poste au moment de sa mort. En 1905, il organisa au sein de sa congrégation la Men’s League, qui encourageait les hommes à se réunir pour étudier la Bible à la fin du service du matin, pendant l’automne et l’hiver. Son dernier voyage outre-mer, en 1907, tenait surtout à des motifs religieux. Simms s’arrêta notamment dans les missions baptistes des districts de l’Inde où l’on parlait le telugu [V. Mary E. Lamont] et, impressionné par le travail qu’on y faisait, il laissa par testament l’argent nécessaire à la construction d’une église à Vizianagaram, connue sous le nom d’église Simms Memorial.

À la mort de Thomas Stockwell Simms, ses contemporains rappelèrent que cet « Américain » avait été « plus qu’un homme d’affaires ». Simms avait donné généreusement non seulement aux œuvres baptistes, mais aussi à la Young Men’s Christian Association. À ses obsèques, on réserva les premiers bancs de l’église Germain Street aux employés de son entreprise et aux jeunes garçons du Saint John Protestant Orphan Asylum, dont il avait été un des administrateurs. Deux de ses fils firent transporter sa dépouille mortelle à Portland, où elle fut inhumée.

Elizabeth W. McGahan

On trouve des détails concernant Thomas Stockwell Simms et l’entreprise qu’il a fondée dans deux livres relatant l’histoire de la compagnie et dont des exemplaires sont encore en possession de T. S. Simms, de Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, petit-fils du sujet et chef actuel de l’entreprise : L. W. Simms, Fifty years history of T. S. Simms and Co. Ltd., 1872–1922 (Saint-Jean, 1922), et [A. I. Trueman], The story of Simms : commemorating the 75th anniversary, 1866–1941 (Saint-Jean, 1941).  [e. w. mcg.]

APNB, RS71, 1908, T. S. Simms.— Evergreen Cemetery (Portland, Maine), Burial records.— Germain Street United Baptist Church (Saint-Jean), Germain Street Baptist Church, records commencing in 1854 ; list of members, 1866–1887.— Musée du N.-B., Saint John Young Men’s Christian Assoc., board of trustees, minute-book, 1898–1911.— Daily Telegraph (Saint-Jean), 19 déc. 1908.— Saint John Globe, 21 déc. 1908.— The history of Germain Street Baptist Church, St. John, N.B., for its first one hundred years, 1810–1910 (Saint-Jean, 1910), 58, 103.— H. M. Lewis, People with vision : a history of the Germain Street United Baptist Church, 1810–1990 (Saint-Jean, 1990), 22, 85.— L. W. Simms, A tribute to the memory of T. S. Simms on the occasion of the centennial of his birth ([Saint-Jean], 1945).— St. John and its business : a history of St. John (Saint John, 1875), 45s.

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Elizabeth W. McGahan, « SIMMS (Sims), THOMAS STOCKWELL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 20 déc. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/simms_thomas_stockwell_13F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
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