THIBAUDEAU, JOSEPH-ÉLIE, marchand et homme politique, né à Cap-Santé, comté de Portneuf, Bas-Canada, le 2 septembre 1822, fils de Pierre-Chrysologue Thibaudeau et d’Émilie Delisle, décédé à Cap-Santé le 5 janvier 1878.

Joseph-Élie Thibaudeau naquit d’une famille de marchands qui prit une part active dans la vie politique du pays. Il avait un frère aîné, Isidore*, et un frère cadet, Joseph-Rosaire. Cap-Santé fut le centre de sa vie : il épousa une jeune fille de l’endroit, Félicité Larue ; et, quand il abandonna son commerce, ce fut pour représenter Portneuf à l’Assemblée législative. Du 10 août 1854 jusqu’aux élections générales de 1857, Thibaudeau fut un libéral modéré, appuyant généralement le gouvernement de coalition libéral-conservateur. Mais, en 1858, il embarrassa le ministère en proposant l’adoption de la double majorité. Le gouvernement au pouvoir s’était précisément servi de ce principe pour déloger sir Allan Napier MacNab* de son poste de premier ministre en 1856 ; mais depuis, il avait perdu l’appui de la majorité des représentants du Haut-Canada et ne jouissait plus de la double majorité. La motion de Thibaudeau et ses différents amendements furent rejetés mais peu après, le gouvernement, dans une manœuvre habile, démissionna devant l’opposition très forte quoique non majoritaire au choix de la reine qui faisait d’Ottawa le siège du gouvernement. George Brown forma un nouveau Conseil exécutif et nomma Thibaudeau président du conseil et ministre de l’Agriculture. Deux jours après sa formation, soit le 4 août 1858, ce « gouvernement de courte durée » fut renversé. Thibaudeau, qui avait démissionné de son poste de député pour pouvoir accepter le poste offert, se présenta devant l’électorat et fut réélu, mais il n’atteignit jamais plus le palier du pouvoir exécutif. Aux élections générales de 1861, il fut battu par un « bleu », Jean-Docile Brousseau*. Cette défaite mit un terme à sa carrière politique. En 1863, le gouvernement de John Sandfield Macdonald et d’Antoine-Aimé Dorion* le nomma registraire pour le comté de Portneuf, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1878.

Thibaudeau représentait le type du Canadien français de classe moyenne même si sa famille était par tradition consacrée aux affaires plutôt qu’aux professions libérales. Sa carrière politique n’a pas été marquante, mais il a été pour ses électeurs, pour la région de Québec et le Bas-Canada un bon représentant, compétent et disert.

Elizabeth Nish

Archives paroissiales de Sainte-Famille-du-Cap-Santé (Cap-Santé, Qué.), Registres des baptêmes, mariages et sépultures, 1822, 1878.— Parliamentary debates (Province du Canada), 1858–1861.— Political appointments, 1841–1865 (J.-O. Coté).— Careless, Brown, I.— Chapais, Histoire du Canada, VI, VII.— Cornell, Alignment of political groups.— Dent, Last forty years.— David Gosselin, L’honorable Élie Thibaudeau, BRH, VI (1900) : 62.— Les Thibaudeau, BRH, XXXIX (1933) : 58s.

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Elizabeth Nish, « THIBAUDEAU, JOSEPH-ÉLIE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/thibaudeau_joseph_elie_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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