Original title:  Photograph Edward Whelan, Montreal, QC, 1865 William Notman (1826-1891) 1865, 19th century Silver salts on paper mounted on paper - Albumen process 8.5 x 5.6 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. I-18058.1 © McCord Museum Keywords:  male (26812) , Photograph (77678) , portrait (53878)

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WHELAN, EDWARD, journaliste et homme politique, né en 1824 à Ballina, comté de Mayo (République d’Irlande), fils d’un soldat de l’infanterie britannique, décédé le 10 décembre 1867 à Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard.

La jeunesse d’ Edward Whelan semble plus imprégnée de romanesque que celle de tous les autres grands personnages qui jouèrent un rôle dans l’histoire de l’Île-du-Prince-Édouard. Il semble avoir reçu un enseignement rudimentaire à Ballina et en Écosse avant d’émigrer à Halifax, Nouvelle-Écosse, avec sa mère (qui était peut-être veuve). Lorsque des ennemis politiques insinuèrent qu’ils étaient arrivés dans un complet dénuement et que Whelan avait été réduit à la mendicité, celui-ci rétorqua par écrit en 1855 que « grâce aux biens non négligeables de sa mère, il ne s’était jamais trouvé dans la misère ». Selon le récit le plus précis qu’il a laissé, c’est en 1831 qu’il émigra, et il s’inscrivit immédiatement à l’école St Mary. L’année suivante, il entra en apprentissage dans l’imprimerie de Joseph Howe* qui l’incita à poursuivre ses études en lisant, comme lui-même l’avait fait. Ainsi, Whelan passa ses années de formation dans le centre intellectuel de l’Amérique du Nord britannique anglophone, la Halifax de Howe, de Thomas McCulloch*, de Thomas Chandler Haliburton et du « Club ». Il fréquenta par la suite le séminaire St Mary, et c’est sous l’égide directe de son premier supérieur, l’abbé Richard Baptist O’Brien, un dynamique prêtre irlandais, dont les cours commencèrent en janvier 1840, qu’il fit ses études. O’Brien et Howe influencèrent profondément cet adolescent précoce. Au début de 1842, contre le gré de Howe, Whelan quitta l’imprimerie où il était apparemment demeuré pendant ses études au séminaire. Il avait 18 ans et il était prêt à devenir rédacteur en chef. Très engagé dans diverses sociétés irlandaises de Halifax, il prit la succession d’O’Brien comme directeur du Register, journal catholique irlandais et libéral, fort partisan du rappel de l’union entre l’Irlande et l’Angleterre [V. Laurence O’Connor Doyle]. Il n’avait pas encore 20 ans qu’il s’était déjà fait connaître comme orateur au Mechanics’ Institute et au Young Men’s Catholic Institute, organisme créé par O’Brien, professeur de diction et lui-même harangueur célèbre. L’un des associés que Whelan eut plus tard écrivit qu’il se montrait un orateur « brillant, chaleureux, émouvant. Il avait le don de capter immédiatement l’attention de ses auditeurs et de les entraîner avec lui [...]. Sa langue était toujours juste, élégante et bien choisie. » Plusieurs années après la mort de Whelan, James Hayden Fletcher, conférencier accompli lui-même, écrivit : « Nous doutons que l’île ait jamais connu semblable orateur. »

Au début de 1843, Whelan quitta le Register, avec l’espoir de lancer un nouveau bihebdomadaire libéral à Halifax. Le prospectus qu’il diffusa pour le futur Spectator ne faisait mention d’aucun engagement ethnique ou religieux précis. Le projet avorta toutefois, et, cet été-là, Whelan quitta Halifax pour Charlottetown. Des comptes rendus de Peter McCourt, William Lawson Cotton, Daniel Cobb Harvey*, Emmet J. Mullally et Wayne E. MacKinnon, qui parurent longtemps après la mort de Whelan, assurent que les réformistes de l’île avaient consulté Howe sur le choix d’un journaliste qui fonderait un journal indépendant du Family Compact local et que celui-ci leur avait recommandé le jeune Irlandais de 19 ans. Cette histoire, comme bien d’autres concernant Whelan, semble être apocryphe car, en 1855, ce dernier nia avec véhémence être venu dans l’île « sous les auspices » de Howe. Quoi qu’il en soit, vers la mi juin 1843, il diffusa un prospectus annonçant la création d’un journal bihebdomadaire, le Palladium ; il déclarait que son but serait « de rechercher et d’attaquer, sinon de guérir, les maux qu’avait engendrés l’aristocratie terrienne, dont le système avait pour principe le « monopole » et pour effet l’oppression ». Dans son premier numéro, le 4 septembre 1843, il s’engageait aussi à « ne pas dépasser la ligne de démarcation prescrite par la constitution ». Rédigé avec brio, le Palladium afficha ses vues sur la réforme locale. Les réformistes de l’île avaient été battus aux élections de 1842 après n’avoir pu obtenir l’approbation du gouvernement impérial à leur politique de confiscation des terres (escheat) [V. William Cooper]. L’idéologie de l’escheat allait sans nul doute être contestée en cette période de changement, où les groupes s’établissaient sur des bases nouvelles, et Whelan, s’il admettait que le régime de la tenure à bail était pernicieux, évita soigneusement de préconiser l’escheat comme solution et de le condamner carrément. Il permit aux partisans de ce principe d’écrire dans ses rubriques et reconnut qu’au moins une confiscation partielle serait juste mais affirma qu’il était inutile de plaider pour la confiscation totale avant l’établissement d’un gouvernement responsable. L’outil indispensable pour résoudre le problème de la tenure à bail serait, disait-il, cette réforme monumentale. Dès les débuts donc, Whelan tâcha d’unir les réformistes de l’île sur la question constitutionnelle ; s’il faisait sienne l’hypothèse courante selon laquelle le régime foncier était à la base des difficultés de l’île, il ne voulait pas se prononcer définitivement sur des affaires locales, domaine où les réformistes pourraient être en désaccord, par exemple l’escheat ou l’annexion à la Nouvelle-Écosse comme remèdes au problème agraire.

Whelan écrivit plus tard que, même s’il n’avait pas voulu donner au Palladium « un ton spécifiquement irlandais ou catholique », la majorité des abonnés avaient été des catholiques irlandais, ce qu’on peut sans doute attribuer à son vigoureux plaidoyer en faveur du rappel de l’union. « L’Irlande va redevenir une nation. Quels sont donc les obstacles à l’avènement de sa nationalité ? La haine de l’Angleterre, la jalousie de l’Angleterre. » Ses allusions à « la vilenie et [à] la perfidie des Saxons » peuvent avoir repoussé une partie des lecteurs mais c’est d’autres raisons qu’invoqua Whelan pour faire cesser la parution du Palladium en mai 1845. Il se déclara déçu de ce que les libéraux de l’île n’aient pas tenu leurs promesses d’appui financier, malgré le nombre régulièrement croissant d’abonnés. Après 19 mois de publication, il se retrouvait avec £400 de mauvaises créances. Profondément désabusé, Whelan décida de quitter l’île et, de fait, au cours des derniers mois du Palladium, le journal s’intéressa de moins en moins aux nouvelles locales. Whelan consacra le reste de l’année 1845 à liquider les affaires du journal mais des circonstances imprévues le retinrent encore sur l’île plusieurs mois. À la surprise de bien des gens, il fut nommé, en mai 1846, rédacteur en chef du Morning News, auparavant de tendance tory. On ne sait pas de source sûre quelles furent les raisons de cette nomination, mais elles ont probablement à voir avec le fossé qui se creusait de plus en plus entre l’oligarchie locale et le lieutenant-gouverneur sir Henry Vere Huntley. L’éditeur du News, E. A. Moody, penchait pour Huntley ; Whelan, de son côté, croyait que les réformistes pourraient exploiter cette inimitié à leur profit. Aussi le Morning News devint-il l’organe de la réforme libérale sur l’île jusqu’à la mort de Moody en octobre. Apparemment inquiet du succès du News qui était alors le journal de l’île le plus largement diffusé, le Family Compact semble avoir acheté la presse, privant ainsi Whelan de son nouveau poste de rédacteur en chef.

Toutefois, en août 1846, Whelan avait consolidé ses liens avec l’île en se faisant élire, à l’âge de 22 ans, dans le comté de Kings comme représentant de St Peters à l’Assemblée. Dans son discours de présentation à Grand River, il déclara que « les nombreuses calomnies [de ses] ennemis de Charlottetown » avaient beaucoup joué dans sa décision de disputer un siège. Au dire d’un de ses contemporains, il était « détesté et dénigré par ses adversaires [...] craint aussi [...] En fait, comme [Daniel O’Connell], il était à cette époque l’homme le plus poursuivi par la vindicte populaire. » Whelan allait revenir plus d’une fois sur ce thème au cours des années : « le désir de vengeance, confia-t-il, plus que toute autre chose nous a stimulé dans la lutte, et il n’est ni sacrifice ni obstacle qui pourra nous empêcher d’y satisfaire ». C’est cet esprit qui fit de ses journaux des organes de combat si efficaces ; il l’entraîna également plusieurs fois devant les tribunaux pour délit, « désordre et voies de fait » ainsi que pour diffamation écrite relevant du droit civil et du droit criminel. Il gagna au moins une fois sa cause, en 1850, comme partie plaignante, dans un procès pour voies de fait. Il demeura député jusqu’à la fin de sa vie mais ne devint jamais une grande figure à l’Assemblée. Il y assistait sporadiquement, il n’y fit jamais que de très rares interventions, et les débats n’éveillèrent apparemment jamais en lui l’esprit et l’enthousiasme qu’on retrouve dans ses écrits. Ce défaut provient peut-être de ce que Whelan fut toujours plus artiste que logicien. Quoi qu’il en soit, le journalisme demeura sa vocation première. Au cours des années qu’il passa à Charlottetown, Whelan fut aussi un membre influent d’organismes communautaires comme le Mechanics’ Institute, la Charlottetown Repeal Association, la Benevolent Irish Society et le Catholic Young Men’s Literary Institute.

Dès avant la mort de Moody, Whelan avait décidé de lancer un nouveau journal sur lequel il aurait la mainmise entière et qui lui assurerait la sécurité d’emploi. Il diffusa à l’automne de 1846 un prospectus sur un futur hebdomadaire, l’Examiner, mais, d’après Huntley, il se vit refuser l’utilisation des presses existantes, « sous quelque condition que ce soit ; le « Compact » l’interdit ». L’outillage qu’il acheta à Boston n’arriva pas avant la fermeture de la navigation, aussi le premier numéro de l’Examiner ne parut-il que le 7 août 1847. Il avait l’humour mordant et le style brillant du Palladium, mais deux différences apparaissaient immédiatement : le ton était généralement modéré et l’Irlande ne constituait pas un sujet important. En fait, aucun commentaire sur l’Irlande n’apparaissait dans les articles de fond, ce qui résultait apparemment d’un calcul destiné à augmenter le nombre des lecteurs auxquels Whelan s’adressait. La complexité de la question irlandaise devint visible le 16 octobre 1848, alors que l’Irlande était dans un état semi-insurrectionnel et qu’il y avait des procès politiques : Whelan finit par sortir de son silence. Tout en critiquant l’incapacité et le manque de jugement des chefs rebelles, il déclara qu’il croyait leur cause juste. Leur erreur était de « s’être lancés » à l’aveuglette « dans une guerre d’indépendance sans avoir ni les hommes ni l’argent pour la soutenir [...] nous ne pouvons que déplorer que ces hommes aient épousé cette cause ou, l’ayant épousée, n’aient pas réussi ». Il s’attendait à ce qu’ils soient reconnus coupables de haute trahison, étant donné qu’ils étaient jugés par « des juges de parti pris [...] et des jurés de parti pris ». Whelan n’avait pas ménagé ses mots et l’éditorial fut allégrement reproduit par l’Islander et la Royal Gazette, des journaux tories. Des libéraux locaux influents comme William Swabey* – dont on disait qu’il avait endossé l’achat et l’importation de la presse de l’Examiner – et Alexander Rae firent vite savoir qu’ils ne partageaient pas les sentiments de Whelan. Si la publication de l’Examiner fut interrompue entre février 1849 et janvier 1850, la controverse née de la brève reprise des commentaires sur l’Irlande en est peut-être partiellement responsable ; la raison avancée fut, cette fois encore, que les abonnés ne payaient pas.

Le ton plus mesuré de Whelan allait de pair avec l’orientation que prirent à la fin des années 1840 les réformistes dans l’Île-du-Prince-Édouard. Sous la direction bien établie de George Coles*, la modération devint à l’ordre du jour. De fait, dans le troisième numéro de l’Examiner, Whelan fit la distinction nette entre « le parti libéral tel qu’il est maintenant constitué » et « l’ancien parti de l’escheat .» Cette rupture était plus qu’une question de sémantique. Dans les pages de l’Examiner, c’est le gouvernement responsable qui devint le centre des discussions au lieu du problème agraire. Le changement constitutionnel fut souvent présenté comme un objectif en soi ou la panacée plutôt que comme condition préalable à la solution du problème agraire. En faisant valoir ce plus petit dénominateur commun de la réforme, Whelan mettait probablement à contribution la connaissance de première main qu’il avait de l’histoire récente de la Nouvelle-Écosse, où les réformistes avaient mis du temps à se trouver une plate-forme commune. Le plus grand don de Whelan comme stratège fut de voir que, si les réformistes voulaient arriver au pouvoir par les voies parlementaires, il fallait concentrer les énergies sur un point qui rassemblerait les divers comtés réformistes de la colonie. À cet égard, Coles et lui firent preuve de plus de perspicacité et de fermeté politiques que Howe. Cela était dû sans doute en partie à ce que Whelan, immigrant catholique irlandais, était moins gêné que Howe, fils respectueux d’un loyaliste, de contester le statu quo.

La lutte pour le gouvernement responsable prit de l’intensité en 1850, surtout après la victoire électorale des réformistes en février et le refus subséquent qu’opposa à leurs demandes le lieutenant-gouverneur sir Donald Campbell*. Pendant toute l’année, Whelan s’acharna sur cette question. Il prit la parole lors de nombreuses réunions publiques et, à la fin de février, décida de publier son journal deux fois par semaine afin de toucher plus souvent le public. Dans cette lourde atmosphère d’affrontement, la cause réformiste avait absolument besoin que l’Examiner explique et popularise l’idée du gouvernement responsable. Lorsque celui-ci fut acquis, Whelan occupait dans le mouvement réformiste la deuxième place, immédiatement après Coles. Qu’en avril 1851 ce journaliste de 27 ans fût nommé au premier Conseil exécutif formé sur le principe du gouvernement responsable ne surprit donc personne. En juillet, il fut également nommé imprimeur de la reine, malgré la violente indignation de celui qui détenait cette charge depuis 21 ans, James Douglas Haszard*. Whelan occupa ce poste jusqu’en 1859 (sauf une partie de l’année 1854), puis de nouveau en 1867. Il cessa de publier l’Examiner et fit de la Royal Gazette, jusqu’alors plutôt compassée, beaucoup plus qu’un simple véhicule d’avis officiels et de proclamations. « C’est la Gazette qui doit, à notre avis, être le journal politique. » La Gazette devait être le défenseur par excellence du gouvernement libéral et par là, sous tous les rapports, elle succédait à l’Examiner qui ne devait reparaître qu’au début de 1854.

Whelan joua un rôle de premier plan en expliquant et en défendant les principales réformes libérales des années 1850 : la loi sur la gratuité scolaire, l’extension du droit de vote et la loi sur le rachat des terres. En bon libéral du xixe siècle, il croyait que ces mesures, en augmentant le niveau d’instruction des habitants de l’île, leurs droits politiques et leurs chances de devenir propriétaires, favoriseraient le progrès politique, la stabilité sociale et la prospérité économique de la collectivité en général. Pourtant, lorsque le programme de réforme agraire des libéraux s’avéra inapproprié, Whelan partagea la réticence de Coles à prôner des mesures plus strictes. En fait, aux alentours de 1855, il polémiqua longuement contre les anciens partisans de la confiscation des terres, qui s’agitaient de plus en plus. L’autre grave problème auquel les libéraux durent faire face à la fin des années 1850 fut la controverse sur la place que devait tenir la Bible dans les écoles. Whelan, toujours très conscient des résultats désastreux que pourraient entraîner les querelles religieuses dans une communauté mixte, fut consterné devant la campagne soutenue des militants protestants, visant à rendre légale la lecture de la Bible dans les écoles de district. Il réagit par un feu nourri d’ironie et d’invectives dans l’Examiner, allant jusqu’à représenter leur organe, le Protector and Christian Witness, courant çà et là, « la Bible dans une main, la matraque dans l’autre [...] comme une brute [... qui], tout en assommant ses victimes avec l’une, feint de vouloir sincèrement soigner avec l’autre leurs blessures spirituelles ». Pourtant, malgré les traits d’esprit de Whelan et la dure campagne de Coles, la question de la Bible entraîna la chute du gouvernement libéral en 1859.

Les libéraux mirent du temps à s’adapter à leur retour dans l’opposition. À l’automne de 1859, Whelan écrivit : « [Le parti] semble sans chef ; il a perdu son enthousiasme et est fort abattu. » La contribution personnelle de Whelan à son relèvement fut d’ailleurs maigre : il ne fréquenta guère l’Assemblée et, en 1861, déclarait avec embarras : « Il est rare que j’intervienne à la chambre. » Toutefois, lorsque la polémique politico-religieuse entre William Henry Pope* et David Laird* d’une part et l’abbé Angus MacDonald* d’autre part réchauffa l’atmosphère politique en 1861 et 1862, Whelan s’engagea activement dans la défense de MacDonald et de l’évêque Peter MacIntyre* et attaqua « les épîtres de Pope contre les Romains ». Durant les controverses, Edward Reilly*, ancien employé de Whelan, publia le Vindicator, journal ultramontain fondé à Charlottetown, dont MacDonald, selon les dires, fut le rédacteur. Le premier numéro, tout en reconnaissant que Whelan était catholique et avait permis aux catholiques de se défendre dans son journal, prétendait de façon assez inquiétante que « l’Examiner n’[était] pas un journal catholique ». C’est sur la polarisation religieuse de cette époque que se fonda avec succès en 1863 la campagne des conservateurs.

Après les élections, les questions religieuses perdirent de leur importance. Lorsque l’union des colonies de l’Amérique du Nord britannique devint à l’ordre du jour, le gouvernement tory se divisa irrémédiablement entre partisans et adversaires de la confédération. Les libéraux étaient en mesure de profiter de la situation, car ils personnifiaient la répugnance éprouvée dans l’ensemble par les gens de l’île pour la confédération. Whelan était parmi eux la seule exception remarquable. Immédiatement avant la conférence de Charlottetown, il avait manifesté son scepticisme envers la réalisation de ce projet, surtout s’il entraînait l’abolition des législatures locales. Toutefois, dès le 5 septembre, il se montra emballé par l’idée, pour la raison surtout qu’ « une union nous délivrer[ait] de l’intervention irritante du ministère des Colonies dans notre législation locale [...] Et plus agréable encore à envisager, l’influence des propriétaires au ministère des Colonies serait [...] réduite à néant. » Whelan fut un des délégués à la conférence de Québec. Si les clauses réglant la représentation de l’île au sein des corps législatifs fédéraux ne le satisfaisaient pas, il resta partisan de l’union et en fit vigoureusement l’éloge dans les colonnes de l’Examiner. Il se mit aussi à compiler les discours prononcés aux dîners des deux conférences, qu’il publia en 1865. Cependant, Whelan perdit petit à petit ses illusions sur « la vivacité de ce patelin » lorsqu’il vit que ses plaidoyers n’avaient guère d’effet. Lorsque les Résolutions de Québec furent débattues à l’Assemblée, Coles fit remarquer sarcastiquement : « Les anciens liens de parti se sont amenuisés. » Lors du débat sur les résolutions rejetant tout accommodement (no terms) présentées en 1866 par James Colledge Pope*, Whelan se plaignit en ces termes : « Jamais, en 20 ans d’expérience parlementaire, je n’ai été l’objet de tant de calomnies, de tant de fausses accusations qu’à propos de cette question. »

L’autre grande question qui absorbait à nouveau les esprits au milieu des années 60 était celle des terres. Les tories n’ayant fait aucun progrès sensible vers l’abolition de la tenure à bail, une société dont les membres juraient de ne pas payer les redevances, la ligue des locataires (Tenant League), se constitua. À l’été de 1865, le gouvernement tory fut assez alarmé par les activités de la ligue et l’incapacité des autorités locales d’en venir à bout pour faire venir des troupes de Halifax. Il fit également disparaître les adeptes de la ligue des rangs des professeurs de district et des magistrats. L’attitude de Whelan envers cette organisation avait passé par plusieurs étapes, qui reflétaient son incessant tiraillement entre le libéralisme britannique et le radicalisme irlandais. Lorsqu’une éphémère ligue de locataires avait vu le jour en 1850–1851, inspirée par un mouvement de locataires de l’Irlande d’alors, Whelan n’avait pas voulu la condamner catégoriquement et il s’était borné à la qualifier de « prématurée » ; dans un écrit de 1855, il avait rejeté carrément l’idée que le gouvernement devrait faire appel à des forces spéciales pour aider le pouvoir civil à collecter les redevances, et, à l’automne de 1860 encore, alors que les agents des terres percevaient les redevances au temps des moissons avec un zèle inaccoutumé et que les locataires faisaient preuve d’une profonde agitation, Whelan, s’il ne les encouragea pas à refuser de payer, leur conseilla cependant d’organiser sur des principes démocratiques des « sociétés de protection mutuelle ou ligues de locataires » à direction centrale qui seraient nécessaires s’ils voulaient « être prêts, en hommes unis, à toute crise éventuelle ». Il rappela à ses lecteurs que ce qui « était criminel de la part de quelques pauvres diables trop faibles pour défendre leur point de vue devient louable et héroïque chez de nombreux individus assez forts pour venir à bout de toute opposition ». Pourtant, lorsque de sérieux troubles éclatèrent au milieu des années 1860, Whelan s’était détaché du mouvement des locataires et s’en remettait avec fermeté aux voies parlementaires. Il attaqua vigoureusement la ligue, se prononça en faveur du recours aux troupes et prétendit même que le gouvernement aurait dû abattre le mouvement lorsqu’avait paru, en 1864, dans le Ross’s Weekly, sa « déclaration malhonnête et séditieuse ». Aussi se fit-il détester des membres de la ligue qui n’avaient certes pas oublié ses opinions précédentes et qui furent poussés par leurs chefs, comme George F. Adams, à résilier leur abonnement à l’Examiner. Le problème agraire, joint à celui de la confédération, entraîna la défaite des conservateurs en 1867. Les libéraux, à une exception importante près, s’étaient opposés à la confédération, et s’ils n’étaient pas membres de la ligue, ils ne faisaient pas non plus partie du groupe des propriétaires ni de leurs agents. Ces deux questions avaient aussi fortement isolé Whelan au sein de son parti.

La victoire décisive des libéraux en 1867 n’avait pas réglé tous les problèmes. L’affaire de la ligue des locataires, dont le refus de payer les redevances avait aussi attiré l’opposition de Coles, avait creusé un large fossé entre les radicaux et les « anciens libéraux ». Whelan surtout avait souffert de cette division et les libéraux radicaux n’étaient pas disposés à lui rendre le poste d’imprimeur de la reine. Néanmoins, après un caucus qui dura deux jours, les « anciens libéraux » gagnèrent cette épreuve de force et Whelan réintégra son ancien emploi. Malheureusement, le fait d’avoir accepté l’obligeait à abandonner son siège à l’Assemblée et à s’y représenter. Lui qui, en 21 ans, avait gagné toutes les élections précédentes, perdit l’élection partielle qui l’opposait à Reilly, alors rédacteur en chef du Herald de Charlottetown. Il n’en demeura pas moins imprimeur de la reine, car Reilly refusa ce poste s’il lui fallait se présenter de nouveau devant les électeurs.

On ne peut donner de cause ou d’explication unique à la défaite de Whelan. Ses condamnations de la ligue des locataires et du mouvement fénien (qu’il traita de « conspiration infâme ») lui avaient fait perdre certains de ses adeptes traditionnels, à savoir les locataires à bail et les catholiques irlandais. Ses plaidoyers en faveur de la confédération lui furent également nuisibles. En 1867, l’opposition à la confédération était un critère pratique d’aptitude à faire partie de la législature de l’île, et Whelan était le seul hérétique en vue d’un parti par ailleurs sain. Dans chacun des trois cas, Reilly avait l’avantage : il avait épousé la cause des locataires avec une vigueur non équivoque, il observait une prudente réserve vis-à-vis du fénianisme et s’opposait sans équivoque à la confédération, sur laquelle il polémiquait contre Whelan depuis 1864.

Pour Whelan cependant, c’est ailleurs qu’il faut chercher la cause décisive de sa défaite. Deux jours avant l’élection, il écrivit que « la question ne ferait pas l’ombre d’un doute si les électeurs catholiques, qui [constituaient] la majorité des votants, n’étaient pas soumis à des influences invisibles, difficiles à affronter et à neutraliser ». Après son échec, il accusa Reilly d’avoir « moussé sa campagne par l’intermédiaire d’une personne des moins scrupuleuses relevant d’un certain « ordre » clérical ». Il faisait sans aucun doute allusion à l’abbé William Phelan, récemment arrivé d’Irlande, ami et partisan de Reilly et qui venait de remplacer l’abbé Ronald Bernard MacDonald dans la paroisse de St Peters. Selon l’abbé John C. Macmillan, historien catholique, « on savait très bien [que MacDonald] était un ami personnel de M. Whelan » et beaucoup croyaient voir dans son déplacement opportun, après quelques mois seulement de service à St Peters, un signe de mécontentement de l’évêque MacIntyre envers l’imprimeur de la reine.

Les raisons de la désapprobation de l’évêque sont obscures mais néanmoins importantes. Tout d’abord, en défendant la confédération, Whelan s’était fait l’allié de William Pope, le plus tenace partisan de la confédération de l’île et la bête noire des catholiques de l’endroit. Ensuite, Mgr MacIntyre prêchait l’abstinence complète des boissons alcooliques et Whelan, le plus célèbre homme politique catholique de la colonie, n’était guère à cet égard un exemple pour les masses. Un de ses anciens journalistes, Thomas Kirwan, devait écrire dans un article nécrologique que « c’était un viveur et [que] les viveurs n’atteignent généralement pas l’âge des patriarches ». Mais un facteur noté par Macmillan eut peut-être plus d’importance : « Le bruit [...] courait que M. Whelan était devenu assez indifférent aux questions de la foi et qu’il négligeait entièrement depuis quelque temps la pratique religieuse. » Des rumeurs de ce genre circulaient sur Whelan depuis des années, alimentées une fois au moins par ses propres remarques à l’Assemblée. Avec le recul, il est impossible d’établir la vérité avec certitude ; mais son second mariage avec Mlle Mary Major Hughes, célébré le 21 octobre 1850 par un prêtre de l’Église d’Angleterre, permet de supposer qu’il manquait d’orthodoxie. Ainsi, pour un certain nombre de raisons, il est fort probable que les relations étaient tendues entre Whelan et l’évêque. En fait, le Vindicator, qui semble avoir été l’organe du clergé catholique, avait sciemment marché sur les brisées de Whelan pour capter l’intérêt des catholiques de l’île. En 1867, Mgr MacIntyre, ultramontain ardent et énergique, sans guère d’indulgence pour les opinions dissidentes, mobilisait selon toute probabilité ses forces afin d’obtenir pour ses maisons d’enseignement l’appui financier du public. Au début de 1868, il allait présenter au gouvernement de Coles une demande d’aide. Il est peu probable que Whelan ait donné son accord à plus qu’une subvention à St Dunstan’s Collège puisqu’il fut un des promoteurs de la loi toute laïque sur la gratuité scolaire, qu’il avait publiquement nié que les catholiques étaient tenus d’accepter des directives politiques venant d’ecclésiastiques et qu’en 1860, il avait déclaré : « les prêtres sont généralement les personnes les plus incompétentes du monde qui puissent se mêler de l’administration des affaires civiles ». Il est vrai qu’en 1851, il avait demandé l’octroi d’une subvention pour une école catholique de Charlottetown mais elle avait ensuite été soumise aux règlements scolaires normaux du district ; de plus, dans les années qui suivirent, Whelan n’avait cessé d’affirmer que des écoles séparées ne feraient qu’enraciner les préjugés religieux et nationaux.

Quoi qu’il en soit, Whelan était convaincu de devoir sa défaite à une influence cléricale indue. En septembre, c’est avec une évidente satisfaction qu’il vit l’échec du manifeste de l’archevêque Thomas Connolly* en faveur de la confédération. « Nous espérons que l’effondrement total de l’influence de Monseigneur dans le monde politique sera un avertissement aux ecclésiastiques de partout de ne pas s’immiscer dans les affaires politiques. » Il semble ne s’être jamais débarrassé de l’amertume de sa défaite, qui couronna plusieurs tournants désagréables de sa carrière politique. Au cours de l’été et de l’automne de 1867, sa santé se détériora lentement. Usé, il mourut le 10 décembre à l’âge de 43 ans. On attribua sa mort à l’ hydropisie. La notice nécrologique de l’Examiner disait : « Personne, nous le craignons, ne pourra prendre sa succession. » C’était vrai à deux égards : l’Île-du-Prince-Édouard ne devait jamais connaître de journaliste plus talentueux et les laïcs catholiques ne purent pendant longtemps trouver un leader de son envergure.

Whelan est devenu un personnage romantique et même tragique. Non seulement il mourut prématurément, après de grandes déceptions, mais, quelque cinq mois après son premier mariage, soit le 15 octobre 1845, sa femme, Mme Mary Weymouth, une veuve de 11 ans son aînée, était morte après la naissance d’un garçon qui, semble-t-il, mourut également peu après ; les deux filles qu’il eut de son second mariage décédèrent avant lui. Le seul de ses enfants à lui survivre, son fils Edward, se noya le 1er juillet 1875, à l’âge de 20 ans, au seuil d’une carrière prometteuse dans le journalisme. La veille de sa mort, il avait reçu un prix de composition anglaise à St Dunstan’s College. L’Island Argus rapporta que les funérailles de ce fils furent « parmi les plus imposantes qu’on ait jamais vues à Charlottetown. Le nom de l’honorable Edward Whelan est toujours chéri du peuple. » L’auteur de cet article, J. H. Fletcher, devait rappeler en 1900 qu’élevé en libéral dans l’Île-du-Prince-Édouard, il avait lu d’un bout à l’autre chaque numéro de l’Examiner et en était venu à la conclusion que « son rédacteur en chef était le plus grand homme ayant vécu dans l’île, et il conservait toujours la même opinion ».

La renommée d’Edward Whelan repose surtout sur son apport à la lutte pour l’obtention du gouvernement responsable et l’appui qu’il donna à la confédération à une époque et dans un endroit où cette cause était extrêmement impopulaire. Dans l’un et l’autre cas, son rôle fait honneur à son courage politique et à sa ténacité mais c’est indubitablement dans le premier qu’il s’est montré le plus efficace, et son attitude à cette occasion mérite l’analyse la plus attentive pour comprendre l’histoire de l’île et l’ensemble de la carrière de Whelan. Dans les années 1840, c’est un jeune homme remarquablement précoce qui était venu à l’Île-du-Prince-Édouard, et il avait réussi à rallier à la cause réformiste les locataires irlandais nouvellement installés. En même temps, il joua un rôle probablement décisif dans la modération des exigences des réformistes de l’île, en supprimant des sujets de désaccord et en créant le mouvement unifié dont George Coles allait prendre la tête. Si personne n’avait plus conscience que Whelan, l’immigrant irlandais, de l’importance du problème agraire, sa stratégie était d’obtenir « le gouvernement responsable d’abord ». Néanmoins, une fois acquise la réforme constitutionnelle, le problème agraire continua de tourmenter la colonie et comme la politique d’action graduelle semblait avoir miné leurs forces, les partisans de Whelan se mirent à glisser vers des solutions radicales et l’action directe dans les campagnes, ce que Whelan rejeta en fin de compte. Simultanément, les nationalistes irlandais, surtout ceux des communautés en exil, devinrent plus favorables aux méthodes violentes. Whelan, qui avait commencé sa carrière journalistique en Nouvelle-Écosse et dans l’Île-du-Prince-Édouard en faisant surtout appel aux Irlandais, et dont la difficile synthèse de libéralisme britannique et de radicalisme irlandais avait fait la force, souffrit de cette scission du mouvement irlandais. Dans ses dernières années, il pencha de plus en plus vers le constitutionnalisme libéral, et son intolérance vis-à-vis du radicalisme, tant chez lui qu’à l’étranger, ne cessa de croître. Le fait de s’être coupé de ce qui avait fait sa force dans la vie publique, auquel vinrent s’ajouter son adhésion à la cause de la confédération et ses problèmes avec le clergé catholique, entraîna sa ruine politique et hâta sa mort.

Ian Ross Robertson

Les papiers personnels d’Edward Whelan ont été détruits en 1876 dans l’incendie de sa première résidence. Toutefois, on peut connaître ses vues de façon complète et détaillée en consultant ses journaux et les comptes rendus des débats de l’Assemblée de l’Île-du-Prince-Édouard. En ce qui concerne ces débats, V. : Royal Gazette (Charlottetown), 1847–1853 ; Islander, 1854 ; et Î.-P.-É., House of Assembly, Debates and proc., 1855–1866. Des collections plus ou moins complètes de ses journaux ont été conservées : Register (Halifax), 1843 ; Palladium (Charlottetown), 1843–1845 ; Morning News (Charlottetown), 1846 ; Examiner (Charlottetown), 1847–1851, 1855–1867 ; et Royal Gazette, 1851–1859, 1867 : À compter d’août 1854, la Royal Gazette se présente sous une forme traditionnelle. Nous estimons que Peter McCourt, dans Biographical sketch of the Honorable Edward Whelan, together with a compilation of his principal speeches ; also interesting and instructive addresses to the electors of the second district of King’s County, and a brilliant lecture entitled Eloquence as an art (Charlottetown, 1888), 10, et D. C. Harvey dans The centenary of Edward Whelan : lecture delivered in Strand Theatre, Charlottetown, Prince Edward Island, August 9, 1926 (s.l., s.d. ; réimpr., Historical essays on the Atlantic provinces, G. A. Rawlyk, édit. (Toronto, 1967)), 214, ont tort d’attribuer à Whelan la publication du Reporter (Charlottetown) de 1847 ; il se peut toutefois qu’il en ait été le rédacteur. Rien ne prouve l’histoire reprise par Thomas Kirwan dans une notice nécrologique, excellente par ailleurs, parue dans le Summerside Progress (Summerside, Î.-P.-É.), 16 déc. 1867, à l’effet que « la première publication de M. W. fut lancée dans une ville de l’ouest de la Nouvelle-Écosse ». Des lettres et des articles importants, parus dans le Morning News (Charlottetown) des 16, 20, 23, 27 mai 1846, ont été réunis par McCourt, dans Biographical sketch [...], 5–10, et au PRO, CO 226/69, 345–351.

Pour étudier la carrière de Whelan, il est fort utile de consulter les journaux suivants à la date donnée : Colonial Herald (Charlottetown), 17 juin 1843 ; Constitutionalist (Charlottetown), 9, 23 mai, 6 juin, 5 sept., 3, 10 oct. 1846 ; Examiner (Charlottetown), 7, 14, 21 août, 18 déc. 1847, 26 juin, 31 juill., 14 août, 11, 18 sept., 16, 23, 30 oct., 13 nov. 1848, 1er janv., 12 févr. 1849, 12 janv., 23 févr., 2, 13 mars, 3 août, 23, 30 oct., 6, 9, 20 nov., 11 déc. 1850, 8, 11 janv., 14, 28 avril, 13 mai, 7 juill. 1851, 18 juin, 10 déc. 1855, 14 juill., 8 déc. 1856, 19, 26 janv., 2, 9 févr., 13 juill. 1857, 7, 28 juin, 19 juill. 1858, 12, 26 sept., 3 oct., 26 déc. 1859, 11 sept., 23 oct., 5, 12 nov., 17 déc. 1860, 7, 14 janv., 4 févr., 20 mai, 10, 24 juin, 22 juill., 5, 26 août, 16, 23 sept. 1861, 17 mars, 23, 30 juin, 22 sept., 10 nov. 1862, 19 janv., 9 févr., 23 mars, 24, 31 août, 16 nov., 14 déc. 1863, 4, 11, 25 janv., 1er févr., 2, 23, 30 mai, 5 sept., 17 oct., 21 nov., 26 déc. 1864, 24 avril, 12, 19, 26 juin, 10, 24 juill., 7, 21 août, 16 oct., 13 nov., 18 déc. 1865, 12 mars, 4 juin, 16 juill., 1er oct., 10 déc. 1866, 4 févr., 18 mars, 15, 29 avril, 6 mai, 16, 23 sept., 16 déc. (notice nécrologique), 30 déc. 1867, 5 juill. 1875 ; Express and Commercial Advertiser (Charlottetown), 9 nov. 1850 ; Herald (Charlottetown), 28 déc. 1864, 24 avril, 18 déc. (notice nécrologique), 25 déc. 1867, 8 janv. 1868 ; Island Argus (Charlottetown), 6, 13 juill., 21 sept. 1875 ; Islander, 8 sept. 1843, 18 oct. 1845, 20 mars 1847, 6, 20 oct. 1848, 12 juill., 8 nov. 1850, 30 avril 1852, 8 juin 1855, 4 janv., 3 oct. 1856, 6 janv. 1860, 23 août 1861, 15 janv. 1864, 26 avril, 3 mai, 13 déc. (notice nécrologique) 1867, 15 janv. 1869 ; Morning News (Charlottetown), 11, 15, 22, 29 avril, 3, 10 juin, 26 sept., 3 oct. 1846 ; Palladium (Charlottetown), 4, 7, 11, 14, 25 sept., 16, 30 nov., 14, 28 déc. 1843, 4 janv., 29 févr., 21 mars, 11, 25 avril, 23 mai, 27 juin, 4, 11 juill., 3, 10 oct., 16 nov., 21 déc. 1844, 29 mars, 19 avril, 3 mai 1845 ; Patriot (Charlottetown), 12 déc. 1867 (notice nécrologique), 3, 8, 15 juill. 1875 ; Protestant and Evangelical Witness (Charlottetown), 12 nov. 1864 ; Register (Halifax), 10 janv., 25 avril, 2 mai 1843 ; Royal Gazette (Charlottetown), 5 sept. 1843, 6, 13 mai, 21 oct. 1845, 24 oct. 1848, 16 juill. 1850, 11 mars, 14 juill. 1851, 23 févr., 15 mars, 26 avril, 3, 24 mai 1852, 24 oct., 7 nov., 26 déc. 1853, 1er août 1854, 22 mars 1855, 26 déc. 1867 ; Summerside Journal (Summerside, Î.-P.-É.), 12 déc. 1867 (notice nécrologique) ; Summerside Progress (Summerside, Î.-P.-É.), 25 mars, 23 déc. 1867 ; Vindicator (Charlottetown), 17 oct. 1862.

Certaines des plus importantes interventions de Whelan dans les débats de l’Assemblée se trouvent dans : Royal Gazette, 2, 16 mars, 13 avril 1847, 22 avril 1851, 29 janv. 1852, 7 mars 1853 ; Islander, 28 févr. 1854 ; Î.-P.-É., House of Assembly, Debates and proc., 1855, 35–38, 66 ; 1856, 27 ; 1857, 61–63 ; 1859, 63, 82, 86–88 ; 1860, 15 ; 1861, 16, 40s., 135 ; 1862, 16 ; 1863, 44s. ; 1864, 56–59 ; 1865, 7 ; 1866, 42, 107, 120 ; V. aussi 1868, 147.

Whelan a réuni les discours relatifs aux conférences de Charlottetown et de Québec sous le titre de The union of the British provinces : a brief account of the several conferences held in the Maritime provinces and in Canada, in September and October, 1864, on the proposed confederation of the provinces, together with a report of the speeches delivered by the delegates from the provinces, on important public occasions (Charlottetown, 1865 ; réimpr., Summerside, Î.-P.-É., 1949). Plusieurs allocutions prononcées par Whelan à l’Assemblée et ailleurs sont reproduites dans McCourt, Biographical sketch [...]. La collection McCourt renferme une biographie de Whelan qui a été l’objet de deux études plus brèves : Harvey, The centenary of Edward Whelan, et E. J. Mullally, The Hon. Edward Whelan, a father of confederation from Prince Edward Island, one of Ireland’s gifts to Canada, CCHA Report, 1938–1939, 67–84. On ne peut se fier complètement ni à l’une ni à l’autre, et même la meilleure des deux, celle de Harvey, s’appuie trop sur McCourt, surtout en ce qui a trait à la jeunesse de Whelan, et elle répète donc les erreurs de faits commises par cet auteur. V. également : APC, MG 26, A, 338, pp.154 610–154 616.— Î.-P.-É., Supreme Court, Estates Division, liber 7, f.399 (testament d’Edward Whelan, 7 déc. 1867) (mfm aux PAPEI).— PANS, MG 20, 67.— PAPEI, P.E.I., Land Registry Office, Land Conveyance Registers, liber 54, f.390.— PRO, CO 226/69, 324–335 ; 226/71, 67–76 ; 226/72, 109–110 ; 226/75, 17–21 ; 226/100, 231s.— C. T. Bagnall, A name which sends our thoughts back to the old time, Prince Edward Island Magazine (Charlottetown), 4 (1902–1903) : 351–353.— F. W. P. Bolger, Prince Edward Island and confederation, 1863–1873 (Charlottetown, 1964), c.1–8.— W. L. Cotton, The press in Prince Edward Island, Past and present in Prince Edward Island [...], D. A. MacKinnon et A. B. Warburton, édit. (Charlottetown, [1906]), 116.— J. H. Fletcher, Newspaper life and newspaper men, Prince Edward Island Magazine (Charlottetown), 2 (1900–1901) : 69s.— A. A. Johnston, A history of the Catholic Church in eastern Nova Scotia (2 vol., Antigonish, N.-É., 1960–1971), II : 160, 166s., 179s., 215.— W. E. MacKinnon, The life of the party : a history of the Liberal party in Prince Edward Island (Summerside, Î.-P.-É., 1973), c.2–4.— J. C. Macmillan, The history of the Catholic Church in Prince Edward Island from 1835 till 1891 (Québec, 1913), c.9, 11, 14, 16–17, 19–20.— Robertson, Religion, politics, and education in P.E.I., c.1–7, pp.315s.— [Edward Whelan], Edward Whelan reports from the Quebec conference, P. B. Waite, édit., CHR, XLII (1961) : 23–45.  [i. r. r.]

Cite This Article

Ian Ross Robertson, “WHELAN, EDWARD,” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 9, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 20 novembre 2024, https://www.biographi.ca/en/bio/whelan_edward_9E.html.

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Author of Article:   Ian Ross Robertson
Title of Article:   WHELAN, EDWARD
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 9
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   1976
Year of revision:   1977
Access Date:   20 novembre 2024