MACDONALD, RONALD, prêtre catholique, éducateur et évêque, né le 2 juin 1835 à Malignant Brook (Maryvale, Nouvelle-Écosse), fils de Hugh MacDonald et de Flora MacDougall ; décédé le 16 septembre 1912 à Montréal.

Ronald Macdonald naquit dans une vieille famille écossaise établie en Nouvelle-Écosse depuis 1787. Après avoir fréquenté l’école de sa paroisse, il poursuivit ses études à Lismore et à Cape George. Ensuite, il fit sa théologie au St Francis Xavier College à Arichat, puis, après le déménagement du collège, à Antigonish. Ordonné le 2 octobre 1859, il enseigna les humanités gréco-latines durant trois ans au St Francis Xavier College et y fut directeur des études durant l’année scolaire 1861–1862.

À compter de 1862, Macdonald, aidé pendant un temps de son frère Roderick McDonald, exerça son ministère à Pictou ; son territoire englobait aussi Albion Mines (Stellarton) et Merigomish. À un moment donné, après la Confédération, il fut aussi agent des Affaires indiennes du comté de Pictou. Il se révéla un administrateur compétent et économe. Il bâtit plusieurs églises et un couvent. Après la tragédie de la mine de Drummond à Westville, en 1873, il montra beaucoup de compassion pour les familles éprouvées.

Le siège de Harbour Grace à Terre-Neuve devint vacant après le départ d’Enrico Carfagnini* en 1879, et John Cameron*, évêque d’Arichat, eut pour mission de trouver un successeur. Il recommanda Macdonald et le sacra évêque à Pictou le 21 août 1881. Macdonald était « complètement étranger » au diocèse et c’était un atout, car il devait panser les blessures causées par Mgr Carfagnini et son administrateur, Diomede Falconio, qui s’étaient montrés autoritaires et avaient suscité des dissensions. Alors que son prédécesseur avait cherché à centraliser l’administration du vaste territoire missionnaire et s’était occupé principalement des zones peuplées, Macdonald s’employa surtout à desservir « les familles isolées dans [...] les villages éloignés » et à améliorer la condition des catholiques. Il veilla à faire régner l’harmonie entre prêtres et laïques comme entre catholiques et protestants. L’affrontement de Harbour Grace en 1883, qui fit 5 morts et 17 blessés, démontra de manière flagrante la nécessité de faire régner la paix.

En matière de théologie, Mgr Macdonald ne se distinguait guère des autres chefs religieux de son temps. Par contre, il était progressiste ; il percevait le potentiel de développement agricole de Terre-Neuve et encourageait concrètement l’exploitation des richesses naturelles en ce temps où l’industrialisation commençait enfin à gagner le centre et l’ouest de l’île, riches en ressources. La ferme modèle de 23 acres que lui avait laissée son prédécesseur devint un centre d’expérimentation et de démonstrations. En 1899, il fut nommé président d’une commission gouvernementale chargée « d’enquêter sur l’agriculture et l’industrie ».

Macdonald ne percevait aucun conflit entre science et religion. Selon lui, si d’autres en voyaient, c’était en raison des idéologies positivistes ou antichrétiennes, qui rejetaient à partir de présupposés philosophiques les affirmations de la religion révélée. L’éducation, croyait-il, était la clé du progrès scientifique et technique. En 1906, il proclama : « L’éducation fait surgir ce qu’il y a de meilleur en nous-mêmes, et offre à l’énergie et à l’initiative tout ce qui est meilleur dans les richesses de notre milieu. » Il fut à l’origine de la construction de 115 écoles, dont la Harbour Grace Academy, qui donnait une formation de haut niveau aux catholiques de l’extérieur de St John’s.

Macdonald consolida également le catholicisme de l’intérieur en fondant de nouvelles missions et communautés de fidèles, en augmentant le nombre de prêtres et en encourageant le travail des Sisters of the Presentation of the Blessed Virgin Mary. Avec l’évêque de St John’s, Michael Francis Howley, il fit pression sur Rome pour que l’Église terre-neuvienne obtienne un statut provincial et, à l’encontre des désirs du vicaire apostolique de Terre-Neuve, Neil McNeil*, pour que St George’s, sur la côte ouest, soit constitué en diocèse. Ces deux objectifs furent atteints dans le courant de son épiscopat.

Pour des raisons de santé et parce qu’il se faisait vieux, Ronald Macdonald démissionna de son siège en 1906. Après avoir été un moment administrateur du diocèse, il se retira à Pictou avec le titre d’archevêque. Décédé dans un hôpital de Montréal, il fut inhumé à Maryvale.

Hans Rollmann

Les publications de Ronald Macdonald comprennent : The earliest Highland Catholic mission in Nova Scotia : a sermon preached at the dedication of the Church of St. Margaret’s, Arisaig, July 15th, 1878 (Pictou, N.-É., 1878) ; « Catholic higher education », dans St. Francis Xavier’s College, Antigonish, N.S. : prospectus and course of studies, with the introductory lecture [...] at the opening of the college, sept. 10th, 1878 (Pictou, 1878) ; et son allocution d’adieu, Pastoral letter addressed to the clergy and laity of the diocese of Harbor Grace (Harbour Grace, T.-N., 1906). À titre de président de la commission terre-neuvienne sur l’agriculture, Macdonald a participé à la rédaction du Report of agricultural commissioners appointed by the government to enquire into agriculture and industries (St John’s, 1899).

AN, MG 17, A25, « Inventaire des principales séries de documents intéressant le Canada, sous le pontificat de Léon XIII (1878–1903), dans les archives de la Sacrée Congrégation « de Propaganda Fide » à Rome », Monique Benoit, compil. (1985).— Arch. of the Archdiocese of St John’s, « Diocese of Harbour Grace » ; Macdonald à M. F. Howley, 17 févr. 1899, 2 nov. 1902.— St Francis Xavier Univ. Arch. (Antigonish), J. D. Cameron, « History of St. Francis Xavier University (Antigonish) » ; John Cameron papers, Macdonald à Cameron, 11, 22 févr. 1879 ; A. A. Johnston, « Antigonish diocesan priests », n° 174.

Daily News (St John’s), 19 sept. 1912.— Evening Mail (Halifax), 18 sept. 1912.— Evening Telegram (St John’s), 18 sept. 1912.— Harbor Grace Standard, 3 sept., 1er–15 oct. 1881, 20, 27 oct. 1883.— « Right Rev. Ronald MacDonald : a brief sketch of his life and work », Harbor Grace Standard, 8 oct. 1881.— John Roe, « A famous letter : Father Roe’s account of the Harbor Grace tragedy », Evening Mercury (St John’s), 15 juill. 1884.— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1898 et 1912).— Centenary of the diocese of Harbor Grace, (1856)–1956, [R. J. Connolly, compil.] ([St John’s, 1956]).— DNLB (Cuff et al.).— Évêques catholiques du Canada, 1658–1979, André Chapeau et al., compil. (Ottawa, 1980).— J. K. Hiller et Paul O’Neill, « Notes from the lecture on the Harbour Grace affray – une hundred years later » (texte dactylographié d’une conférence prononcée devant la Newfoundland Hist. Soc., [St John’s], 24 nov. 1983 ; exemplaire conservé à la Memorial Univ. of Nfld Library, St John’s).— A history of the Roman Catholic Church in Harbour Grace, R. J. Connolly, compil. (St John’s, 1986).— A. A. Johnston, A history of the Catholic Church in eastern Nova Scotia (2 vol., Antigonish, 1960–1971).— D. J. Rankin, A history of the county of Antigonish, Nova Scotia (Toronto, 1929), 176–179.

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Hans Rollmann, “MACDONALD, RONALD (1835-1912),” in Dictionary of Canadian Biography, vol. 14, University of Toronto/Université Laval, 2003–, accessed 22 novembre 2024, https://www.biographi.ca/en/bio/macdonald_ronald_1835_1912_14E.html.

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Title of Article:   MACDONALD, RONALD (1835-1912)
Publication Name:   Dictionary of Canadian Biography, vol. 14
Publisher:   University of Toronto/Université Laval
Year of publication:   1998
Year of revision:   1998
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