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BOUDREAU (Boudreault, Boudreaux, Boudrot), CÉCILE (Pitre ; Pellerin), née vers 1714 à Annapolis Royal (Nouvelle-Écosse), vraisemblablement fille de Charles Boudrot et de Marie-Josèphe Landry ; vers 1731, elle épousa au même endroit Jean-Baptiste Pitre, et ils eurent 11 enfants, puis en octobre 1762, à Nicolet (Québec), Pierre Pellerin ; décédée le 13 janvier 1811 à Nicolet.

Ayant échappé à la déportation massive et cruelle de 1755 [V. Charles Lawrence*], Cécile Boudreau, son mari et ses enfants se joignirent aux quelque 200 familles acadiennes qui se dispersèrent dans les bois longeant les rivières Memramcook, Shepody et Petitcodiac. Heureusement, ces familles purent compter sur l’aide du missionnaire François Le Guerne* et de Charles Deschamps* de Boishébert, capitaine dans les troupes de la Marine. Ceux-ci conjuguèrent leurs efforts pour assurer la survie, pourvoir à la subsistance et organiser la résistance des Acadiens face aux Britanniques.

Pressentant la deuxième phase de la déportation, qui de fait allait être déclenchée en 1758 [V. Robert Monckton*], nombre de ces familles, dont celle de Cécile Boudreau, remontèrent la côte jusque vers Miramichi. Épuisées, elles souffrirent de la famine occasionnée par les mauvaises récoltes et des épidémies. Plusieurs d’entre elles se résignèrent alors à suivre la troupe de Boishébert, rappelée à Québec pour y prendre ses quartiers d’hiver en 1757.

À Québec, la situation n’apparaissait guère plus reluisante. Les vivres manquaient et la famine sévissait. Les Acadiens durent se contenter de viande avariée et de morue. Selon certains témoignages, ces mauvaises conditions de vie entraînèrent la mort de plusieurs d’entre eux. C’est dans cette situation de tristesse et de désœuvrement que, le 9 juin 1758, Cécile Boudreau dut conduire en terre son mari, victime de l’épidémie de petite vérole qui faisait rage à cette époque. Un mois auparavant, elle avait fait de même pour son fils Jean, âgé d’à peine huit ans, et, quatre jours après l’inhumation de son époux, elle enterra une de ses filles.

Pour toutes ces raisons, les réfugiés acadiens cherchèrent dès lors à fuir Québec. Plusieurs d’entre eux rejoignirent Le Guerne, devenu curé de Saint-François, à l’île d’Orléans. D’autres s’établirent dans la Beauce ou encore dans les régions de Saint-Joachim et de Bellechasse. Un grand nombre s’installèrent à Saint-Grégoire (maintenant partie de Bécancour) dès 1758, tandis que d’autres, dont la famille de Cécile Boudreau, s’établirent à Nicolet. Cet endroit que leur avaient fait connaître les Abénaquis et les missionnaires en Acadie s’avérait un lieu propice à l’établissement. Il était situé à proximité du Saint-Laurent, voie d’accès au golfe et à l’Acadie où chacun espérait retourner. La richesse des bois et des lacs leur permettait d’assurer leur subsistance, et à cela s’ajoutaient la tranquillité des lieux et la paix facilement acquise.

Quand, avec des Orillon-Champagne, d’autres Pitre et Boudreau, des Gaudet, des Laurt, des Melançon, des Bastarache, des Commeau et des Rouisse-Languedoc, Cécile Boudreau arriva dans ce nouveau milieu pour y reprendre racine comme espoir, elle avait encore cinq enfants auprès d’elle, dont l’un, François, obtiendra une commission de capitaine de milice. Elle se remaria en 1762 et devint veuve 30 ans plus tard. Toujours forte, lucide et courageuse, elle atteignit, semble-t-il, l’âge de 97 ans. Une chute malencontreuse l’obligea alors à s’aliter. Après 18 jours, pendant lesquels elle ne voulut boire « qu’un peu d’eau et deux coups de rum », elle mourut.

Plus et mieux qu’une pierre tombale évasive et froide, la lointaine et importante Gazette de Québec consacra à la louange de Cécile Boudreau un entrefilet montrant à quel point elle était reconnue comme une femme forte et incomparable. Outre les circonstances de sa mort, le journal rapportait : « Cette vénérable Acadienne conserva constamment toutes ses facultés mentales avec une fraîcheur et une santé remarquables jusqu’à l’accident qui l’a conduit au tombeau. »

Adrien Bergeron

ANQ-MBF, CE1-13, 14 janv. 1811.— Arch. du séminaire de Trois-Rivières (Trois-Rivières, Québec), Louis Richard, « Notes sur l’arrivée des Acadiens dans le district de Trois-Rivières après 1755 ».— La Gazette de Québec, 31 janv. 1811.— Arsenault, Hist. et généal. des Acadiens (1965).— J.-E. Bellemare, Histoire de Nicolet, 1669–1924 (Arthabaska, Québec, 1924).— Adrien Bergeron, Le grand arrangement des Acadiens au Québec [...] (8 vol., Montréal, 1981), 2 : 35, 43 ; 5 : 163, 165.— P.-G. Roy, La ville de Québec sous le Régime français (2 vol., Québec, 1930), 2 : 295s.

Bibliographie générale

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Adrien Bergeron, « BOUDREAU, CÉCILE (Pitre ; Pellerin) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/boudreau_cecile_5F.html.

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Auteur de l'article:    Adrien Bergeron
Titre de l'article:    BOUDREAU, CÉCILE (Pitre ; Pellerin)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    28 mars 2024