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BOISSEAU, NICOLAS-GASPARD, fonctionnaire et officier de milice, né le 16 juin 1726 à Québec, fils de Nicolas Boisseau*, greffier, et de Marie-Anne Pagé, dit Carcy ; décédé le 27 mai 1804 dans la paroisse Saint-Thomas (à Montmagny, Québec).

Nicolas-Gaspard Boisseau suivit les traces de son père qui l’initia dès son jeune âge à la pratique et à la procédure judiciaires, afin qu’il puisse un jour le remplacer à la Prévôté de Québec. En 1743, Nicolas Boisseau écrivait à l’intendant Gilles Hocquart* pour lui signaler ce fait et lui demander d’accorder à son jeune fils une commission de commis-greffier à la Prévôté afin d’encourager ce dernier à poursuivre son initiation. Le 5 décembre 1743, Hocquart, après en avoir fait rapport au roi, nommait le fils Boisseau « pour au défaut et absence du S` Boisseau père, faire les fonctions de commis greffier en lad. Prévosté, y tenir la plume, dresser les sentences et même en signer les expéditions ».

Quelques mois plus tard, le 25 mars 1744, le jour même où Boisseau père était nommé greffier en chef du Conseil supérieur de Québec, Nicolas-Gaspard, âgé de 17 ans, était promu par le roi au poste de greffier de la Prévôté à la place de son père. En même temps, le roi lui accordait des lettres de dispense d’âge parce qu’il n’avait pas les 25 ans réglementaires. Le Conseil supérieur le reçut officiellement le 12 octobre suivant. À titre de greffier, Boisseau inscrivait tous les actes de la Prévôté et toutes les pièces qui lui étaient apportées pour dépôt dans son greffe ; il était dépositaire des minutiers des notaires décédés ayant exercé dans le gouvernement de Québec. Il occupa cette fonction à la satisfaction générale des autorités coloniales. Le 6 octobre 1754, à Saint-Thomas, Boisseau épousa Thérèse Couillard, fille de Louis Couillard, seigneur de Rivière-du-Sud. Contrairement à certains autres serviteurs du roi au Canada [V. François Bigot* ; Joseph-Michel Cadet*], Boisseau ne semble pas avoir profité de la guerre de Sept Ans pour s’enrichir ; en 1758, lorsqu’il acheta une maison en pierre de deux étages située rue Saint-Pierre à Québec, il dut s’endetter de 14 500#.

En 1759, la maison de Boisseau fut démolie en partie par les bombardements. Il se retira alors avec sa famille sur les terres de ses beaux-parents, à Saint-Thomas, où son épouse décéda le 15 janvier 1760. Sans emploi, obligé de s’endetter encore de 2 483# pour faire réparer sa maison, Boisseau, réduit à la dernière extrémité, se vit forcer pour faire vivre sa famille de vendre « le peu de meubles, et hardes de sa deffunte Epouse », ainsi que ses vêtements et quelques meubles sauvés lors du siège de Québec où, déclara-t-il, « il a[vait] perdu le surplus de son menage [...] Etant Resté Sans un Sol, et chargé de beaucoup de Dettes ». Veuf, responsable de trois jeunes enfants, Boisseau épousait en secondes noces à Saint-Pierre, dans l’île d’Orléans, le 30 janvier 1764, Claire Jolliette, veuve de François Volant de Chamblain, capitaine de navire.

Àgé de 37 ans seulement, Boisseau n’avait pas l’intention de se retirer de la vie publique. En 1764, de retour à Québec, il signa, avec 6 compatriotes et 14 marchands britanniques, le texte anglais de la déclaration du jury d’accusation [V. James Johnston*]. Par la suite, ayant demandé une traduction du document et réalisant qu’ils avaient mal compris le texte, qui ne leur avait pas été interprété mais seulement lu en anglais, les sept jurés d’expression française signèrent une protestation pour désavouer leur signature. Le 30 septembre 1766, le gouverneur Murray* nommait Boisseau greffier français de la Cour des plaids communs du district de Québec pour succéder à Jean-Claude Panet*. Il assuma aussi, à partir de cette année, la charge de garde-note des archives.

En 1775, pendant l’invasion américaine [V. Benedict Arnold ; Richard Montgomery*]. les autorités britanniques demandèrent à Boisseau de commander une des trois compagnies de milice qu’on avait décidé de lever à l’île d’Orléans ; Adam Mabane* et William Grant (1744–1805) commandaient les autres. Pour inciter les insulaires à s’enrôler, Mabane usa de pressions qui irritèrent les habitants. Ces derniers, armés de bâtons, s’apprêtaient à lui faire un mauvais parti, lorsque Boisseau intervint pour les apaiser. Le 1er mai 1776, probablement pour le récompenser de sa fidélité à la couronne britannique, les autorités le confirmèrent dans son emploi de greffier de la Cour des plaids communs, que dès lors il occupa conjointement avec David Lynd. Il conserva ce poste de même que la charge de greffier de la paix, qu’il avait obtenue le 31 mars 1777, jusqu’au 22 septembre 1783 ; après quoi il se retira à l’île d’Orléans.

Le 2 août 1784, pour remercier Nicolas-Gaspard Boisseau d’avoir gracieusement procédé au recensement de l’île d’Orléans en juillet, le gouverneur Haldimand le promut juge de paix pour toute la province de Québec. Boisseau garda ce poste, qui était considéré comme une sinécure et l’exemptait de toutes corvées et de tous devoirs, jusqu’à sa mort survenue le 27 mai 1804, à Saint-Thomas, où il avait probablement rejoint son fils, Nicolas-Gaspard*, établi comme notaire depuis 1799. Ce fils, issu de son second mariage, exerça comme notaire à Saint-Vallier et à Saint-Thomas, et fut également député de la circonscription d’Orléans à la chambre d’Assemblée de 1792 à 1796.

Les Boisseau représentent une famille dans laquelle s’établit la tradition d’être au service de l’État de père en fils. Ils s’avèrent l’exemple de serviteurs fidèles et dévoués.

André Lachance

AN, Col., B, 78 : f.39 ; C11A, 120 : f.351 ; E, 37 (dossier Nicolas Boisseau).— ANQ-Q, CE1-1, 16 juin 1726 ; CE1-12, 30 janv. 1764 ; CE2-7, 16 janv. 1760, 5, 29 mai 1804 ; CN1-76, 29 janv. 1764 ; CN1-189, 15 mars 1765 ; E1, 31 : f.115.— APC, MG 23, GV, 1.— Doc. relatifs à l’hist. constitutionnelle, 1759–1791 (Shortt et Doughty ; 1921), 1 : 192–195.— F.-J. Audet et Fabre Surveyer, Les députés au premier Parl. du B.-C., 65.— J.-B. Gareau, « La Prévôté de Québec, ses officiers, ses registres », ANQ Rapport, 1943–1944 : 124s.— Le Jeune, Dictionnaire, 2 : 199.— P.-G. Roy, Inventaire des jugements et délibérations du Conseil supérieur de la Nouvelle-France, de 1717 à 1760 (7 vol., Beauceville, Québec, 1932–1935), 4 : 206, 210.— Tanguay, Dictionnaire, 2 : 330.— P.-G. Roy, La famille Boisseau (Lévis, Québec, 1907), ls., 19s., 33.

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André Lachance, « BOISSEAU, NICOLAS-GASPARD (1726-1804) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/boisseau_nicolas_gaspard_1726_1804_5F.html.

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Auteur de l'article:    André Lachance
Titre de l'article:    BOISSEAU, NICOLAS-GASPARD (1726-1804)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1983
Année de la révision:    1983
Date de consultation:    28 mars 2024