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BELL, ANDREW, historien et journaliste, circa 1827–1863.

On connaît peu de chose sur la vie menée par Andrew Bell avant sa venue au Canada en 1858 et on ne possède aucun renseignement sur sa naissance ni sur sa famille. Ses ouvrages nous révèlent son origine écossaise, sa bonne formation scolaire et son intelligence remarquable. Bell apprend à ses lecteurs qu’il a séjourné en Belgique et qu’il a longtemps vécu en France (il s’y était rendu vers 1827 pour raison de santé) où il acquit une « connaissance approfondie du caractère des Français ». Il passa un an aux États-Unis en 1835–1836 et relata cette expérience dans Men and things in America (1838).

On sait avec certitude que Bell vivait à Glasgow vers 1850 lorsqu’un ami lui remit un paquet de lettres manuscrites rédigées par le général James Wolfe*. Bell note dans un écrit que ces lettres « firent naître [en lui] le désir » d’en apprendre davantage sur la vie de Wolfe. De plus, il était sans doute motivé par le fait que les éditeurs de son livre, Historical sketches of feudalism (1852), lui avaient commandé une étude sur Wolfe à paraître dans une future collection de biographies rassemblées sous le titre de « Lives of the illustrious ». En 1856, Bell se trouvait toujours à Glasgow où il gagnait sa vie comme « conférencier en littérature et précepteur de français » ; il fut l’un des premiers membres de la Glasgow Archæological Society, fondée cette année-là.

C’est peut-être parce qu’il s’intéressait à Wolfe que Bell se rendit au Canada : « moins de quelques heures après avoir mis le pied sur le sol canadien », écrit-il, il alla présenter ses « hommages cordiaux » au monument de Wolfe, à Québec. Cet événement eut lieu au plus tard en septembre 1858 ; à cette époque, Bell était rédacteur en chef du Pilot de Montréal, un quotidien réformiste dont Rollo Campbell* était le propriétaire et l’imprimeur. En 1859, Bell parlait du Canada comme de sa patrie d’adoption et il s’efforçait de promouvoir l’idée de célébrer par une fête nationale le centenaire de la bataille des plaines d’Abraham. Les journaux canadiens-anglais se montrèrent favorables au projet, qui fut également bien accueilli en Grande-Bretagne et aux États-Unis, et Bell était sûr qu’il en serait de même en France. Mais il fut étonné de l’opposition qui se manifesta dans la presse canadienne-française « en termes fort amers, voire même insultants ». Le 13 septembre 1859, jour anniversaire de la bataille, il prononça une conférence sur Wolfe à l’Institut des artisans de Montréal ; on a l’impression, à lire la brochure publiée par la suite, que Bell était plus naïf que malveillant : même s’il affirmait son intention d’honorer Louis-Joseph de Montcalm* et Wolfe au même titre, il était tout à fait obnubilé par sa vénération pour Wolfe – qu’il appelait « mon héros » – et par un patriotisme plus britannique que canadien. Les circonstances n’étaient donc pas favorables quand on annonça, le lendemain de sa conférence, que Bell était sur le point d’entreprendre la traduction de l’Histoire du Canada de François-Xavier Garneau.

L’éditeur John Lovell*, en effet, avait confié à Bell la tâche délicate de traduire « la meilleure histoire du Canada de notre temps » ; la traduction devait être intitulée « The New and Comprehensive History of Canada », ce qui était fort éloigné du titre original. Selon une annonce parue le 14 septembre dans le Pilot de Montréal, Lovell avait obtenu de Garneau l’autorisation de publier une traduction de la toute récente troisième édition (1859) de son ouvrage « avec les modifications qui le rendraient acceptable à l’ensemble de nos gens qu’ils soient d’origine britannique ou française ». Toutefois, Garneau avertit le public, dans une lettre adressée au Journal de Québec le 15 octobre 1859, qu’il avait seulement accordé à Lovell le droit d’établir une traduction juste et fidèle ; toutes les notes du traducteur devaient figurer au bas des pages. Bell s’acquitta promptement de sa tâche : la publication des trois volumes contenant plus de 1 200 pages de texte fut annoncée le 26 octobre 1860 dans le Pilot sous le titre de History of Canada. Le journal affirmait que Bell avait « accompli son travail avec le souci de l’exactitude », mais les critiques canadiens-français et Garneau lui-même ne tardèrent pas à signaler que la traduction n’était aucunement fidèle. De plus, Bell fut accusé d’avoir fait des changements dans le but de plaire aux anglophones et d’avoir inséré des notes et des ajouts tout à fait contraires à l’esprit de l’œuvre de Garneau. Il était clair, cependant, que la responsabilité du travail incombait à Lovell, qui avait signé le contrat avec Garneau et, bien sûr, il se préoccupait plus de la vente de l’ouvrage que de questions théoriques. Sans doute la traduction était-elle destinée aux lecteurs de langue anglaise plutôt qu’aux anglophones et aux francophones comme l’avait annoncé Lovell, mais il reste que Bell avait bien déclaré son intention de modifier le texte de Garneau ; d’ailleurs, il expliquait dans l’avant-propos de son ouvrage qu’il s’agissait d’une « traduction libre plutôt que servilement littérale ». Le débat s’est prolongé jusqu’à nos jours. Une seconde édition corrigée, en deux volumes, fut publiée par Lovell en 1862 ; la troisième édition fut publiée en 1866 par Richard Worthington, de Montréal, et une autre « troisième » édition, en 1876, fut mise sur le marché à Toronto par les Belford Brothers. Les corrections apportées à l’édition de 1862 étaient mineures et furent très probablement faites par Bell avant son départ du Canada ; les éditions ultérieures ne comportent aucune modification.

En 1859, Andrew Bell était inscrit dans l’annuaire de Montréal comme rédacteur en chef du Pilot et, en 1860–1861, comme journaliste et conférencier. En mai 1862, il vivait dans un quartier pauvre du port de Southampton, en Angleterre, où il était agent d’assurances et « professeur d’anglais et de français ». Peut-être Bell avait-il quitté le Canada en raison des ennuis que lui avait causés sa « connaissance approfondie » du caractère des Français. On ne le revit plus après le mois de juillet 1863 et quelqu’un d’autre se chargea des ajouts à la nouvelle édition de son Historical sketches of feudalism qui fut publiée cette année-là.

William F. E. Morley

Un grand nombre de sources biographiques, au Canada et en Grande-Bretagne, doivent être consultées avec prudence en raison du fait que le nom d’Andrew Bell est très répandu. C’est donc la lecture des propres ouvrages de Bell (certains passages pertinents, les pages de titre et les pages préliminaires) de même que des journaux et annuaires de Montréal, à l’époque où il demeurait dans cette ville, qui nous a fourni les premiers éléments de sa biographie ; nous avons obtenu d’autres données par un échange de lettres avec certains organismes des villes britanniques où nous avions découvert que Bell avait vécu : les bibliothèques municipale et universitaire de Glasgow, d’Édimbourg et de Southampton, ainsi que les archives municipales de Glasgow et de Southampton. Des collaborateurs empressés ont consulté, à notre demande, des listes de finissants, des annuaires municipaux, des registres d’impôts, des procès-verbaux de sociétés et d’autres sources d’information locales, de même que des documents d’ordre biographique et bibliographique. Il nous a été impossible de découvrir d’autres renseignements concernant la publication de New annals of old Scotland de Bell et de son étude sur Wolfe dans « Lives of the illustrious ». Enfin, nous voulons remercier, pour l’aide qu’il nous a apportée, le professeur Pierre Savard qui est à préparer une édition critique des œuvres de Garneau.

Sous le pseudonyme d’A. Thomason, Andrew Bell publie à Londres, en 1838, Men and things in America, being the experiences of a year’s residence in the United States, in a series of letters to a friend ; le nom de Bell apparaît toutefois dans la deuxième édition de cet ouvrage parue à Southampton, Angleterre, en 1862. Son ouvrage Historical sketches of feudalism, British and continental ; with numerous notices of the doings of the feudalry in all ages and centuries (Londres, 1852), est réédité en 1863 sous le titre A history of feudalism, British and continental [...]. Après la parution de British-Canadian centennium, 1759–1859 ; General James Wolfe, his life and death [...] (Montréal, 1859), Bell publie en trois volumes sa traduction libre de la troisième édition de l’Hist. du Canada (1859) de Garneau sous le titre History of Canada, from the time of its discovery till the union year (1840–1) (Montréal, 1860). De nouvelles éditions de cet ouvrage paraîtront à Montréal, en deux volumes, en 1862 et en 1866 ; une autre troisième édition à Toronto en 1876.  [w. f. e. m.]

      Notes and Queries (Londres), 11 oct. 1851 et numéros suivants.— Pilot (Montréal), 14 sept. 1859, 26 oct. 1860.— Glasgow Post Office directory [...], 1856.— Mackay’s Montreal directory, 18581860.

Bibliographie générale

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William F. E. Morley, « BELL, ANDREW (circa 1827-1863) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 29 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bell_andrew_1827_1863_9F.html.

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Auteur de l'article:    William F. E. Morley
Titre de l'article:    BELL, ANDREW (circa 1827-1863)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    29 mars 2024