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BERLINGUET, FRANÇOIS-XAVIER (baptisé Antoine-François-Xavier), sculpteur, ingénieur civil et architecte, né le 4 décembre 1830 à Québec, fils de Louis-Thomas Berlinguet et de Marie-Charlotte Maillou ; le 12 juin 1854, il épousa à Québec Marie-Flore Allard, et ils eurent quatre enfants ; décédé le 3 août 1916 à Trois-Rivières, Québec.

François-Xavier Berlinguet s’initie très tôt à la sculpture et à l’architecture ornementale auprès de son père Louis-Thomas, sculpteur statuaire et doreur formé dans la région de Montréal, suivant la tradition de Louis Quévillon*. Il complète sa formation en architecture chez Thomas*, puis chez Charles Baillairgé*. À partir de 1852, il dirige une agence d’architecte et d’entrepreneur à Québec. Ses premières commandes font surtout appel à sa formation initiale de sculpteur. Ainsi, il réalise le décor intérieur de nombreuses églises aux environs de Québec et dans le Bas-du-Fleuve, dont celles de Cacouna (1852–1853), de Beauport (1857 ou 1856), de Saint-Pascal (1857), de Château-Richer (1864) et de Saint-François-de-Sales-de-la-Rivière-du-Sud (Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud). En 1860, il a obtenu une médaille pour son Ecce Homo, présenté à l’exposition tenue à Montréal à l’occasion de la visite du prince de Galles et sculpté pour l’église de Beauport. Berlinguet fait plusieurs ouvrages de sculpture pour l’architecte Charles Baillairgé, entre autres le trône archiépiscopal de la cathédrale Notre-Dame à Québec, le tabernacle du grand autel de la chapelle des Sœurs de la charité de Québec et les autels de l’église de Sainte-Marie en Beauce. En 1865, un terrible incendie ravage son atelier et les sculptures qu’il contient, dont les ornements du décor intérieur de l’église de L’Ancienne-Lorette, prêts à être livrés.

En 1870, la carrière de Berlinguet connaît un virage remarquable lorsqu’il participe à la construction d’une importante section du chemin de fer Intercolonial, qui doit relier la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick à la province de Québec. Son passage dans les Maritimes permet à Berlinguet d’étendre son réseau d’affaires et de s’y faire une clientèle qui lui restera fidèle pendant de nombreuses années. De retour à Québec, il ouvre un bureau d’architecte et d’ingénieur civil. Même s’il travaille surtout comme entrepreneur, architecte et sculpteur, il soumet de nombreux projets qui démontrent son intérêt pour les tendances nouvelles et le progrès urbain, notamment un projet en 1875 visant l’amélioration du port et prévoyant la construction d’une double jetée dans l’estuaire de la rivière Saint-Charles. Bien qu’elles ne soient pas retenues pour de multiples raisons politiques et économiques, certaines idées de Berlinguet peuvent être considérées comme le point de départ de réalisations ultérieures, telles la construction d’un pont ferroviaire reliant les deux rives du Saint-Laurent et la navigation d’hiver. La réputation de Berlinguet comme ingénieur civil s’étend jusqu’à Trois-Rivières où, en 1887, on lui confie l’installation du réseau d’aqueduc et d’égouts de la ville.

En 1891, Berlinguet voyage en Europe pendant près de six mois. À son retour, René-Pamphile Lemay commence sa formation d’architecte dans son bureau à titre de conducteur de travaux et devient son principal associé en 1896. À partir de cette date, le bureau Berlinguet et Lemay entreprend concurremment des projets majeurs dans les Maritimes et la province de Québec. Parmi les plus importants, on retrouve une aile du Parlement de l’Île-du-Prince-Édouard, les cathédrales de Charlottetown et de Chatham, au Nouveau-Brunswick, les églises catholiques de Tracadie, Mount Carmel, Kinkora, Souris, à l’Île-du-Prince-Édouard, et Beauport (reconstruction), au Québec, de nombreux collèges, asiles et résidences. En 1897, pour répondre à de nouveaux besoins de la ville de Québec, l’agence soumet un projet original d’immeuble à fonctions mixtes comprenant un conservatoire de musique, deux salles de spectacle, des bureaux et des commerces au rez-de-chaussée. Le projet n’est pas retenu mais, peu de temps après, des promoteurs font appel à un architecte américain pour la construction de l’Auditorium (aujourd’hui le théâtre Capitole), et l’agence Berlinguet et Lemay dirige les travaux.

À Québec, les principaux clients de Berlinguet sont les fabriques paroissiales et les communautés religieuses. Ainsi, pour les ursulines, l’architecte dresse les plans d’une sacristie dotée d’une pittoresque tourelle d’escalier, rue Donnacona (1889), et d’un couvent à Stanstead (1883) ; pour les Franciscaines missionnaires de Marie, il dessine une chapelle sur la Grande Allée (1898), qui constitue le modèle le plus achevé d’un décor intérieur néo-baroque à Québec. Il fait aussi les plans de l’Œuvre du patronage de la Société de Saint-Vincent-de-Paul (1895), du couvent des Franciscains (1901), des agrandissements à l’église (1909) et à un couvent (1910) des sœurs du Bon-Pasteur, de la chapelle des Missionnaires du Sacré-Cœur, rue Sainte-Ursule (1909), réplique de Notre-Dame-du-Sacré-Cœur à Issoudun, en France, et, pour le palais épiscopal, rue Port-Dauphin (1903), d’une fausse façade et d’une aile.

Dans le domaine public, Berlinguet se distingue en 1880 quand il obtient le deuxième prix pour les plans des édifices parlementaires de Toronto, concours auquel participent 16 architectes canadiens et américains [V. Kivas Tully*]. À compter de 1883, il dirige les travaux d’ornementation intérieure de l’Hôtel du Parlement à Québec, œuvre remarquable tant pour les moulages de plâtre qui décorent les grandes salles que pour la ciselure et la dorure des boiseries en général. En 1887, il est nommé arbitre officiel des travaux publics du gouvernement de la province de Québec. Un des fondateurs de l’Association des architectes de la province de Québec et son président en 1891–1892, Berlinguet est également membre de la Société de géographie de Québec, dont il est président en 1906–1907, du Bureau de commerce de Québec et de l’Institut canadien de Québec.

L’architecture de François-Xavier Berlinguet témoigne de sa prédilection pour les formes sculptées savamment composées. Dans l’ensemble, les projets architecturaux de Berlinguet sont représentatifs de l’esprit éclectique de la seconde moitié du xixe siècle. S’il privilégie les formes néo-gothiques ou néo-baroques dans l’architecture religieuse, Berlinguet puise dans tous les styles quand il s’agit d’architecture résidentielle, afin de satisfaire une clientèle diversifiée. Sa triple formation de sculpteur, d’ingénieur civil et d’architecte lui permet d’entreprendre et de diriger toutes les phases des projets les plus variés. Alors que son père Louis-Thomas et son frère Louis-Flavien se sont surtout distingués à titre de sculpteurs, François-Xavier utilise son expertise de sculpteur, d’architecte et d’ingénieur civil à titre d’entrepreneur général, menant ainsi avec succès une carrière d’artiste et d’homme d’affaires. Sa vie professionnelle, qui s’étend sur une période de près de 60 ans, a été des plus actives. Les architectes René-Pamphile Lemay et David Ouellet, de même que les sculpteurs Louis Jobin*, Narcisse Bertrand et Jean-Baptiste Côté*, comptent parmi ses élèves.

Denyse Légaré

AC, Québec, Minutiers, J.-A. Charlebois, 23 mars 1889, 1er mars 1898 ; Joseph Sirois, 9 août 1909 ; Cyrille Tessier, 16 avril 1895, 27 avril 1909, 6 juin 1910.— ANQ-M, P-543/1/5/1.— ANQ-Q, CE1-1, 5 déc. 1830 ; CE1-22, 12 juin 1854 ; CN1-139, 27 août 1852, 26 mai 1856 ; CN1-180, 6 juin 1883 ; CN1-234, 31 oct. 1857 ; M186/03273, 03278, 03325, 03360 P-372/214/1 ; – Arch. de la ville de Québec, P00873-001 (Topographical plan, City of Quebec and village St-Sauveur).— Le Courrier du Canada (Québec), 6 août 1860.— Le Journal de Québec, 8 mai 1856, 24 juill. 1862, 17 mars 1863, 15 avril 1865, 25 juin 1868, 10 févr. 1886, 8 août 1887.— La Minerve, 13 juin 1883.— La Semaine commerciale (Québec), 27 mars, 24 juill. 1896, 15 avril 1897, 13 mai 1898, 12 févr. 1904.— Le Soleil, 7 août 1916.— Marius Barbeau, Au cœur de Québec (Montréal, 1934).— Canadian album (Cochrane et Hopkins), 5 : 73.— Canadian Architect and Builder (Toronto), 4 (1891) : 31, 89.— Institut canadien de Québec, Annuaire, 1874–1888.— Karel, Dict. des artistes. Luc Noppen et al., Québec trois siècles d’architecture ([Montréal], 1979).— J. R. Porter et Jean Bélisle, la Sculpture ancienne au Québec ; trois siècles d’art religieux et profane (Montréal, 1986).— A. J. H. Richardson et al., Quebec City : architects, artisans and builders (Ottawa, 1984), 101.— A.-B. Routhier, Québec et Lévis à l’aurore du XXe siècle (Montréal, 1900).

Bibliographie générale

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Denyse Légaré, « BERLINGUET, FRANÇOIS-XAVIER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 16 avril 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/berlinguet_francois_xavier_14F.html.

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Auteur de l'article:    Denyse Légaré
Titre de l'article:    BERLINGUET, FRANÇOIS-XAVIER
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
Date de consultation:    16 avril 2024